5 juil. 2017

ACMUR forme: Bientôt un Centre régional des arts pour l’espace public



Le collectif ACMUR forme
Bientôt un Centre régional des arts pour l’espace public


Entrant dans le cadre d’un de ses objectifs principaux notamment celui de la démocratisation de l’art, le collectif Association Arts, Clowns, Marionnettes et Musique dans nos rues (ACMUR) a organisé un atelier de formation au cours du mois de juin 2017 dans la ville de Bobo-Dioulasso. Regroupant des acteurs culturels venus de plusieurs pays d’Afrique, cette rencontre s’inscrit dans la dynamique de la mise en place d’un Centre régional des arts pour l’espace public très prochainement dans cette ville de Sya.

Le coordonnateur, Philippe Chaudoir, félicitant un participant
Installer les bases d’un centre d’incubation de compétences dans les domaines des arts dans l’espace public, c’est en cela qu’a constitué le premier atelier de formation du genre, initié par le collectif ACMUR avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) du 12 au 20 juin 2017.
En effet, depuis quelques années, avec le festival « Rendez-vous chez nous » porté par le collectif ACMUR, il a été accueilli plus de 25 créations de collaboration sur lesquelles il y a à peine 5 issues directement d’Afrique de l’Ouest. La majorité étant celles entre des artistes de la sous-région et des Européens. « On avait envie de développer un processus d’écriture en Afrique de l’Ouest à partir d’artistes d’ici. Nous n’avions pas envie de reproduire des propos importé, car en quelques sortes les artistes Burkinabè, Maliens, Ivoiriens, etc. sont ainsi la main-d’œuvre de projets européens », a d’emblée expliqué Philippe Chaudoir, le coordonnateur de l’atelier. Pour lui, le collectif ACMUR, à travers cette activité, veut que des projets émergent et se développent dans la sous-région et parle des problématiques contemporaines africaines. Cet atelier s’inscrit donc dans la logique d’une longue série de formations et de créations.
En sus « nous voulons donner plus de vie au Centre Siraba qui nous a accueillis. Depuis quelques années nous l’expérimentons à travers une collaboration, mais cette formation est aussi la base pour nous de lancer un Centre régional des arts pour l’espace public » qui aura comme vocation de travailler sur les arts dans la rue à l’échelle ouest-africain voir de tout le continent, a confié le coordonnateur.
Photo de famille des impétrants avec les formateurs
10 acteurs culturels bien outillés pour commencer
Ainsi, dans le cadre de cette activité, une dizaine de participants venus du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Tchad et du Burkina ont bénéficié de connaissances d’écriture sur les arts de la rue. Il faut dire que les arts en Afrique de façon générale ont toujours été « dans les rues », où ils sont le plus développés. Mais pour cet atelier il a été question d’une approche d’écriture contemporaine, a fait savoir le formateur principal, Camille Amouro, venu du Bénin.
« Je dirai que c’était une rencontre de partage de connaissances sur l’espace public et la scénographie urbaine ». Aussi, sur la présentation de la forme d’un projet d’écriture en espace public afin de cerner la différence entre un spectacle en salle et celui dans l’espace public. « Chaque participant a travaillé sur un projet personnel. Ils sont très divers et tiennent à la fois des traditions ou de l’origine de chacun mais également de la volonté d’une écriture contemporaine », a expliqué Camille.
Dans une belle ambiance, les participants n’ont pas manqué de manifester leur enthousiasme d’avoir pris part à cet atelier. Une aventure qui démarre pour beaucoup, et des projets en commun sont d’ailleurs nés de la rencontre des uns et des autres. C’est ainsi que Bonaventure Madjitoubangar du Tchad s’en va réjoui de ce conclave sur les arts de la rue. « La grande richesse que j’ai tiré de cette formation, c’est celle rassemblée à travers les participants venus de différents pays et notamment de cultures diverses.  Car cela nous a permis de nous connaitre dans le domaine des arts mais aussi humainement. Ces échanges ont permis de partager nos difficultés rencontrés sur le terrain afin de mieux  continuer dans un bon élan pour mettre en place un processus de création dans le cadre d’une plateforme ».
Satisfecit général
Rahilatou, participante venue du Niger
Motif de satisfaction donc pour les participants qui ont surtout apprécié la méthodologie. « J’ai beaucoup appris. En tant que comédienne qui a déjà beaucoup joué dans la rue avec une compagnie, cet atelier m’a beaucoup émerveillé. J’ai assisté à plusieurs formations mais je n’avais jamais assisté à une de ce genre pour l’écriture dans l’espace public. Et là j’ai appris quelque chose d’immense » s’est félicitée Rahilatou  du Niger. Et d’ajouter que « la méthodologie, m’a beaucoup émerveillé car ce n’était pas comme on a l’habitude de le voir à d’autres formations où on se retrouve seulement entre quatre murs, mais c’était vraiment bien élaboré avec bien d’enseignements pratiques ».
Pour le formateur, Camille Amouro, tout aussi satisfait du déroulement des travaux, ce qu’ACMUR a fait est un travail remarquable. « En constatant avec eux qu’en Afrique francophone il est possible de travailler de cette manière ça me donne beaucoup d’espoir. C’est une semence qui va permettre un bon en avant dans la vision de la fonction de l’artiste en Afrique », s’est-il réjoui.
Le seul bémol, pour beaucoup d’entre eux c’est la durée de la formation qu’ils trouvent minime. « J’aurai souhaité que la période soit plus longue pour nous permettre d’avoir davantage d’outils », a regretté un peu Rahilatou.
Néanmoins, si tout est au mieux pour le maximum c’est grâce à l’abnégation des organisateurs qui pensent avoir atteint leur but. « J’ai participé à l’ensemble de la formation et c’était vraiment passionnant, car du rôle de coordonnateur de l’atelier je me suis retrouvé de pleins pieds comme participants actif et cela était intéressant. J’ai donc trouvé le contenu extrêmement riche par la qualité des participations. En tant qu’organisateur je crois que nous avons parfaitement rempli nos objectifs qui étaient que les participants entrent dans le processus d’écriture et de création dans l’espace public. On a déjà des projets presqu’aboutis et surtout une envie commune des participants de continuer ensemble ce travail », foi de Philippe Chaudoir. Toute chose qui augure de nouvelles perspectives car, dit-il, « nous espérons de cela qu’émergent plusieurs spectacles que nous pourrons ensuite programmer à « Rendez-vous chez nous » mais aussi dans divers festivals en Afrique de l’Ouest ».
Jérôme William Bationo

10 juin 2017

Le Cappuccino renait de ses cendres



Le Cappuccino renait de ses cendres

S’il y a bien un évènement qui ne pourra pas passer inaperçu dans la capitale burkinabè cette semaine, c’est bien la réouverture du Cappuccino. Ce cadre enchanteur sur l’avenue Kwamé N’Krumah à Ouagadougou, après être passé par le pire, rouvre ses portes ce samedi 10 juin à 19h30

Le Cappuccino, ce cadre devenu emblématique, rénové, renait de ses cendres comme, on pourrait le dire, pour célébrer une victoire contre le terrorisme. Si la volonté du promoteur était de rouvrir l’espace le jour symbolique du 15 janvier 2017, en mémoire des victimes du jour fatidique, il n’en est pas moins honorable que ce café-restau renoue avec sa clientèle, au vu des dégâts et du choc émotionnel, seulement 1 an 6 mois après son attaque.
« Le concept, par devoir de mémoire pour toute l’équipe qui a participé au départ, restera le même, c’est-à-dire salon de thé, restauration, pizzeria, brasserie et traiteur puisqu’il faut garder ce qui a été fait : c’est une continuité des choses. Niveau décoration, on va entretenir le même esprit, bien qu’on ait l’ambition d’améliorer un certain nombre de choses pour renouveler l’endroit et donner une image plus actuelle », avait laissé entendre Gaetan Santomenna le propriétaire des lieux, dans les canaux de notre confrère AOuaga.com. Un autre acte qui sera posé « c’est d’ouvrir le fast-food au jardin Yennenga. Cet endroit pour les enfants, c’est pour respecter la parole que j’ai donnée à mon fils, il sera en sa mémoire ». En bref rappel, l’attentat du 15 janvier 2016 qui a visé le Cappuccino avait endeuillé plusieurs familles dont le celle du premier responsable de cet espace.
Cette réouverture sonne donc comme un devoir de mémoire par rapport à ceux qui sont partis et un appel à faire face à l’extrémisme violent pour ceux qui sont là.

4 mai 2017

« Place à la Révolution » Et maintenant ?

« Place à la Révolution »
Et maintenant ?

Fruit de plusieurs années de travail, « Place à la Révolution » refait le chemin fini ou à poursuivre (selon), de ce qui reste pour le monde « l’Insurrection burkinabè ». Un film documentaire qui fait découvrir des images inédites et une narration particulière, disent beaucoup de ceux qui l’ont vu. Présenté au grand public le 27 avril 2017, sous le regard des leaders du Balai Citoyen, acteurs de premiers dans ce film. D’ailleurs, se référant au titre de ce documentaire, pour ces derniers cette révolution qui a commencé en 1983 n’est pas encore aboutie. 

Les images de la Place de la Nation / de la Révolution sont bien celles d’octobre 2014, et on est alors assuré que les courses dans les rues de Ouagadougou où la caméra ballotée, secouée, qui ne se fixe sur rien ni personne mais qui nous fait vivre l’instant, font partie du même évènement…
« Une Révolution Africaine », dont la référence s’impose d’emblée, mêlait documentaire et confrontation des points de vue des acteurs politiciens. Cependant, « Place à la Révolution » ne montre ni ne rapporte des propos politiciens, ni de personnalités politiques ni des syndicats qui avaient associé leur combat spécifique au mouvement populaire « politisé »… Ni de la marche des femmes qui avait été un moment fort de l’insurrection d’octobre.
Le film est campé autour du Mouvement Balai Citoyen et de ses deux personnages principaux, Smockey et Sam’s K le Jah. « Les frangins », le rappeur incisif et le Rasta reggae, toujours côte à côte dans l’action, sur la place de la Nation devant la foule qui espère, qui s’excite, en octobre 2014, mais aussi dans les réunions de quartiers où ils s’engagent dans l’éveil populaire pour appeler au sursaut, au refus….toujours calmes, pacifiques, mais tellement déterminés.
Le film rappelle que le mouvement a été créé devant la tombe de Thomas Sankara en juillet 2013, et placé dès lors dans la ligne de la lutte du premier CIBAL.
Des gros plans sur des moments de vie entre « camarades » symbolisé par une théière sur des braises, une main qui gratte une guitare, des d’arbres que l’on plante, des témoignages de l’engagement citoyen comme dans la vie de quartier et pour couronné une partie de foot, évoquent l’emblématique Thomas Sankara…
Ses paroles sont reprises en boucle au cours du film et dans les bouches des spectateurs invités à chanter l’hymne national révolutionnaire avant la projection : « La Patrie ou la Mort…Nous vaincrons ! » , « Tuez Thomas Sankara, 1000 Thomas Sankara naîtront », « 1000 fourmis font reculer l’éléphant ».
Et lorsqu’on voit le barrage de boucliers techno-modernes des gendarmes casqués et armés reculer peu à peu devant la pression des manifestants, on voit se réaliser les prémonitions de l’Homme dont on ne retient que la lutte pour la  dignité et la liberté contre le post-colonialisme et la dictature.
Des moments festifs, des moments de lutte déterminée mais « apaisée », culminant avec cette prise de vue d’un jeune, tout souriant et attendri qui soulève de force une vieille femme pour la porter contre son gré, à l’écart de la marche sur l’assemblée nationale... Et d’intenses émotions… Quand la foule se disperse devant les tirs  et les grenades lacrymogènes, Sams’K le Jah s’avance à grandes et calmes enjambées, avec un porte-voix, et sa voix de Rasta décalé, semblant  ne même pas voir les pickups des soldats à deux pas, s’adressant à la foule pour la contenir et pour préparer l’assaut final…, la salle ne peut retenir ses applaudissements.
De toutes façons : « Si tu parles, tu meurs. Si tu ne parles pas, tu meurs. Alors tu fais quoi ? »
« Les prostituées, les mendiants sont déjà dans la rue, alors … ». Hamidou Valian, le slameur fait partie des jeunes voix qui s’élèvent à leur tour avec talent pour poursuivre cette Révolution qui a commencé en 1983 et qui n’est pas encore aboutie, comme le rappellent les deux frangins appelés sur la scène à la fin de la projection.
Le Balai Citoyen est une des dynamiques contestataires qui fleurissent et s’étendent  parmi les jeunesses du continent africain… Raison de plus pour voir ce documentaire palpitant.

Avec la contribution de Lucien Humbert


Qui est l’auteur ?
Kiswendsida Parfait Kaboré dit « Galadio » est né en 1984 à Ouagadougou au Burkina Faso. Il est repéré par le réalisateur Guy Désiré Yaméogo qui l'engage dans l'équipe de son long-métrage Danse Sacrée à Yaka, (2007). Puis, afin de bien s’outiller dans le domaine cinématographique, il entreprend des formations auprès de réalisateurs tels que Gaston J-M Kaboré et Jamel Tahi. Au Lycée, il est cofondateur du ciné-club Gaston Kaboré du Lycée Nelson Mandela. Il opte de se former en montage. Ce qui le conduit à l’Institut Imagine où il bénéficie de plusieurs formations. Après son Baccalauréat, il allie formation, plateaux de tournage et études en droit. Après avoir obtenu son diplôme de maîtrise en droit public international, Kiswendsida Parfait Kaboré répond à l’appel à candidature pour un Master en Réalisation Documentaire de création. En 2012, il est diplômé du master de réalisation documentaire de création de Saint Louis du Sénégal, et il enchainera la réalisation de courts métrages documentaires :
-  Avec Bachir, 2012, 46 min, film collectif
-  Demain L’Afrique ! (sa vision de l'idéal panafricain),2012, 28 min
-  Circulation Ya Yélé, 2014, 26 min
-  A double Tranchant, 2014, 12 min (Université d'été de La FEMIS, France)
« Place à la révolution », est son premier long métrage documentaire. Ce film s’inscrit dans la logique d’une trilogie dont les deux autres films sont dans le circuit de fabrication de films. Il s’agit de « Après ta révolte, ton vote » au stade de montage et « La lutte continue » en écriture.

Fiche technique :

Écriture & Réalisation
Kiswendsida Parfait KABORE
Assistants de réalisation
Eric Wendpouiré SAWADOGO
Boris Wend Yam BONEGO
Image et son
Kiswendsida Parfait KABORE
Montage
Julie COUREL
Yannick KERGOAT
Montage son et bruitage
Valérie DELOOF
Mixage
Pierre CARRASCO
Etalonnage
Laurent-Paul DELPIT
Images additionnelles
Semfilms
Souleymane OUEDRAOGO dit BASIC SOUL
Sons additionnels
Moumouni Jupiter SODRE
Djiba DIALLO
Transcription
Fidele KABORE
Traduction anglaise
Eugène PODA
Sarah L. FLYNG-OUEDRAOGO
Agathe PELTEREAU-VILLENEUVE
Marcelle LAVAU
Sous-titrages et générique
Yasmin YRONDI
Production
Serge Désiré OUEDRAOGO
Corinne CASTEL
Yannick KERGOAT
Affiche
STUDIAX

14 mars 2017

Jacques Resch: De la chimère pour traduire la réalité


Un diaporama d'une soixantaine d'oeuvre présenté par l'artiste

Jacques Resch
De la chimère pour traduire la réalité
La villa Yiri Suma accueille du 6 au 20 mars 2017 l’artiste Jacques Resch à travers 4 grandes œuvres et un diaporama numérique de plusieurs dizaines de tableaux. Une exposition pour donner un aperçu de la création et de l’imaginaire de l’artiste. Ces œuvres chimériques pour parler d’actualité ne manquent pas de rappeler Salvador Dali, ce célèbre peintre espagnol du XXe siècle.

Des représentations attractives, chimériques, pictographiques mais surréalistes,… qui abordent des thèmes du monde d’hier et d’aujourd’hui. Des couleurs vivantes et «vraies», principalement sur de la toile, c’est ce que propose Jacques Resch dans un langage imaginaire dont lui seul a certainement le secret.
Si de ses œuvres se dégage une singularité ; cependant, de par son style l’artiste ne réinvente pas la roue. Un soin du détail quasi monomaniaque qui rappelle beaucoup de ses devanciers, le souligne-t-il lui-même d’ailleurs. Il dit que de la même façon qu’il importe de savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, « il importe d’avoir la modestie de savoir qu’aucun artiste invente maintenant l’art de peindre, que des maîtres nous ont précédé et nous aident à aller plus avant ».
Jacques Resch, comme Salvador Dali…

Loin de comparer la vie des deux, Jacques Resch à travers ses toiles, rappelle ces œuvres surréalistes du XXe siècle notamment celles de Salvador Dali, considéré comme l’un des principaux représentants du surréalisme. Le travail est presque toujours très minutieux, avec des dessins préparatoires très soignés et une exécution méticuleuse, souvent à la loupe. Certaines œuvres minuscules témoignent d'un véritable talent de miniaturiste. Cette proximité d’imaginaire et de représentation artistique se confirme davantage en se référant au thème de l'image double, voire multiple qui s’est s'installé à partir des années 1930. Tous les deux sont conscients qu’il faut un regard précis et répéter pour percevoir la profondeur de leurs œuvres.
"Le pont II"
André Breton salua, à ce propos, le travail de Dali en écrivant : « la grande originalité de Dali est de s’être montré de force à participer à cette action à la fois comme acteur et comme spectateur, d’avoir réussi à se porter mi juge, mi-partie au procès intenté par le plaisir et la réalité».
Cette méthode impliquant un certain contrôle sur les visions et délires du peintre vient contredire l’idée d’automatisme pur dénoué de toute interprétation défini par Breton. C’est ce qui amènera Salvador Dali à être exclu à l’époque par ses pairs du mouvement surréaliste.
L’œuvre de J. Resch
"Une tranche de saucisson"
Ses tableaux («Une Tranche de  Saucisson»,…) essaient de montrer ce que le progrès robotise de notre existence. « Nous croyons pouvoir exister à l'autre bout du téléphone, d'un tweet, d'une caméra, sans y être vraiment. De nombreux déjà morts nous parlent à la télé. Le téléphone nous habitue à écouter et répondre à une voix qui est personne. La marchandisation de tout nous illusionne sur l'infinitude des ressources de poisson, d'oxygène, de pétrole, de liberté. Pourtant les insectes nous montrent que ça continuera très bien, bien mieux, beaucoup mieux sans nous plus tard. Ils savent que toute la place sera pour eux, puisque même à nos enfants nous ne laissons aucune chance. Nous bouffons tout, tout de suite sans égards du passé ni du futur. Alors ils attendent, les insectes », explique Jacques Resch.
Avec, entre autres, des œuvres comme « Le Pêcheur de Nuages », «Le Pont II», « La Sieste du Pêcheur de Nuage »,  c’est la magnificence naturelle d’un fantasme de la création, car ne mettant aucune barrière à l’imaginaire. L’artiste se doit ainsi d’être à l’écoute des images qui surgissent en son esprit. Il s’agit, pour atteindre la représentation de l’espace mental que constitue le monde intérieur, de se réapproprier les objets, en vue de les évaluer en fonction de soi et ne plus se contenter de matérialiser la perception objective de l’objet. Un défi de taille lancé aux créateurs !
Comme l’ont été pour lui d’autres peintres, Jacques Resch, qui réside dans la ville de Bobo-Dioulasso, de par l’ensemble de son travail demeure sans doute une source d’inspiration. A ce propos, notre confrère Alcény Saïdou Barry écrivant sur une de ses expositions a suggéré qu’« il serait intéressant que les autres jeunes peintres de son pays d’adoption, ceux de Ouaga particulièrement, voient son travail pour comprendre que la peinture, même contemporaine, ne peut se passer d’un savoir technique ni ignorer l’histoire de l’art ».
Jérôme William Bationo