31 janv. 2014

Burkinacahierculture: Plus de 2000 visiteurs en 7 mois

Votre blog Burkina Cahier Culture à enregistré à ce jour plus de 2000 visiteurs.

Créée en octobre 2012, mais n'ayant pas pu être alimenté comme il se devait, votre vitrine de la culture burkinabè a réussi à attirer une petite attention des internautes avec à ce jour plus de 2000 visiteurs en 7 mois d'activités.

Il faut noter que ces visiteurs viennent du Burkina Faso et du reste du monde. Burkina Cahier Culture aura également permis à des artistes d'être contacté à travers le monde grâce à nos publications. Des mérites qui vous reviennent à tous. Merci à tous ceux qui ont visité un jour cette plateforme.

L'administrateur

21 janv. 2014

"D'Ici" à Kall


Quand images et textes se rejoignent dans une unité dialectique
«D’Ici» est une collaboration artistique allemande entre un poète et un plasticien, ayant conduit à la production d’un livre ; les artistes sont au Burkina pour la présentation de ce projet. C’était le vendredi 17 janvier 2014, à travers une soirée d’illustration et de lecture, au Goethe Institut de Ouagadougou.

Entre écrits et belles illustrations, le tout orchestré entre Kall dans la région de l’Eifel en Allemagne de l’Ouest et Wemtinga à Ouagadougou, «D’Ici» est un projet artistique commun d’Andreas Erb, plasticien, et de Norbert Scheuer, écrivain. A travers des photos et des techniques de peinture, le plasticien établit avec ses collages une relation entre le Kall littéraire de l’écrivain et l’Eifel comme endroit réel ; en plus, il fait référence à d’autres localités du monde, notamment Wemtinga à Ouagadougou, par l’intégration d’autres images et matériaux. Comment un texte et des images peuvent se rejoindre dans une unité dialectique ? C’est la question donc à laquelle essaie de répondre cette production. Ainsi, Andreas Erb et Norbert Scheuer créent des œuvres qui se lisent aussi complètement qu’indépendamment les unes des autres, mais émeuvent par la nécessité de partager le même support, «D’Ici», un livre. La soirée qui a été consacrée à la présentation du document a été concomitamment animée par la lecture de quelques extraits de l’ouvrage et la présentation des illustrations qui, d’ailleurs, trônent toujours sur les murs du Goethe Institut pour le bonheur des visiteurs. De la traduction de la langue allemande au français par Martine Rémon, on peut se délecter de quelques beaux passages : «Les nervures d’une feuille d’érable, ombre et lumière, révélées par une goutte de pluie. Le souvenir d’une piqûre d’insecte, des traces argentées d’une limace, la première dorure sèche annonçant l’automne».
A la suite du vernissage «D’Ici», quelques artistes plasticiens et des écrivains ont été invités pendant une semaine à un atelier visant à établir une discussion sur l’idée, mais aussi sur les techniques appliquées dans l’œuvre. Comment les différentes disciplines d’art peuvent-elles se rejoindre ? Telle était la véritable interrogation de ces rencontres. Il faut dire que «D’Ici» augure d’une nouvelle forme de création aussi bien pour nos écrivains que nos artistes.
Jérôme William Bationo



Norbert Scheuer
 Né à Prüm (Eifel) et ayant grandi à Birresborn et à Keldenich dans l’Eifel, il vit à Kall. Après une formation comme électricien, il a étudié la physique, la philosophie, la sociologie, la pédagogie et l’histoire de l’art à Hagen, Bonn et Düsseldorf. Il travaille de nos jours comme ingénieur et écrit des poèmes et des romans. Pour ses écrits, il a reçu plusieurs prix ; entre autres, le Prix de la chaîne de télé 3Sat dans le cadre du concours d’Ingeborg-Bachmann en 2006 et le prix de la littérature de Düsseldorf en 2010. Pour son roman Überm Rauschen (Au-dessus du grésillement), il  a été sur la short list pour le Prix de livre de l’Allemagne (Deutscher Buchpreis) en 2009.


 
Andreas Erb
Il est né à Baden-Baden et a grandi à Madagascar et à l’île de la Réunion. Il a étudié la Germanistique, la criminologie et la philosophie de droit à Fribourg (Allemagne) et à Toulouse (France). Actuellement il travaille à l’université de Duisburg-Essen au département de la littérature allemande. Depuis 1994 il expose dans plusieurs sites en groupe ou individuellement.

13 janv. 2014

Les artistes Burkinabè retenus pour le MASA 2014


Onze(11) places pour le Burkina Faso

Prévu pour se tenir du 1er au 8 mars prochain en Côte d’Ivoire, le Marché des arts du spectacle africain (MASA) 2014 à travers son comité d’organisation a rendu public, le vendredi 10 janvier 2014, la liste des groupes et artistes retenus pour cette 8e édition. Sur plusieurs dossiers de candidature envoyés le Burkina Faso s’en tire avec 11 places de participation.

 

C’est un communiqué daté du 6 janvier 2014 et signé du Professeur Yacouba Konaté qui a rendu public la liste des heureux retenus pour la 8e édition du Marché des arts du spectacle africain (MASA). En effet, du  9  au  14  décembre  2013,  le  Comité  artistique  international  du  MASA  a  tenu  sa  2e  réunion technique. Il  a  analysé  491  dossiers  de  candidatures  parvenus  au  siège  du  MASA  selon  l’une  des  modalités suivantes : via le site internet, par dépôt physique ou par la poste. Les candidatures relevant des pays tels l’Allemagne, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Brésil, le Burkina Faso, le Burundi, le Bénin, le Cameroun, le Cap-Vert, le Canada, la Centrafrique, le Congo Brazzaville, la Côte d’Ivoire, la France, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, Israël, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Kenya, le Togo, l’Ouganda, le Maroc, la Mozambique, le Rwanda, Sao-Tomé, le Sénégal, la Tunisie, les USA... A l’issue de ses travaux, le Comité artistique international a arrêté la liste des groupes sélectionnés qui se présente comme suit : 23 groupes en Musique, 20 en Danse, 14 en Théâtre, 3 en Conte, 2 en Humour, 1 en Art de la rue. Au  total,   63  groupes  représentant  486  artistes  dont  114  résidant  en  Côte  d’Ivoire  sont  inscrits dans la sélection officielle. Le Burkina Faso se retrouve à la deuxième place des pays sélectionnés, derrière le pays hôte, avec 11 places de participations.

 

Liste officielle des groupes ou artistes sélectionnés

Musique : Alif Naaba

Troupes de danses :

-          Compagnie mouvements perpétuels

-          Compagnie Tamadia

-          Compagnie Téguerer Danse

-          Compagnie Serge Aimé Coulibaly

-          Compagnie Samba

Conte : KPG

Humour : Cercle des arts vivants

Projet mixte : Hassane K. Kouyaté (France, Burkina Faso, Mali)

Théâtre :

-          Compagnie Déssir Collectif

-          Compagnie CITO

                                                                 Jérôme William Bationo

9 janv. 2014

"Sous le manteau islamique" de Mariam Ibrahim


Le « Djihad » d’un pinceau engagé

Originaire de Gao, un des bastions des mouvements islamistes de 2012 au Nord-Mali, Mariam Ibrahim Maiga est une artiste plasticienne. Venue au Burkina Faso en fin d’année 2013, dans le cadre d’une activité de l’Association internationale des plasticiennes d’Afrique sub-saharienne (AIPASS), elle dénonce à travers deux toiles intitulées « Sous le manteau islamique » les exactions commises par les différents mouvements durant de longs mois lors de la crise malienne.

 

Née en décembre 1986 à Gao (Nord-Mali) de parents songhaï, Mariam Ibrahim Maiga fait partie de cette nouvelle génération d’artistes plasticiennes africaines. Attirée très tôt par l’art contemporain, elle intègre dès 2007 le Conservatoire des arts et métiers Balla Fasséké Kouyaté dans la filière arts plastiques d’où elle sort munie d’un DESS. « Pour moi être plasticienne c’est embrasser l’art plastique sous toutes ses formes ; c’est pourquoi je fais la peinture, la vidéo, l’illustration et la photo », dit-elle. Ses deux œuvres qu’elle a présentées au public, à travers l’exposition de l’Association internationale des plasticiennes d’Afrique sub-saharienne (AIPASS), sont le fruit d’une résidence de création d’une semaine à Ouagadougou sur le thème « Regard de femmes ». Utilisant essentiellement de l’eau, de l’acrylique et du vernis dans ses productions, sur de la toile, dans un style figuratif, elle fait une caricature d’hommes en turban représentant des « djihadistes » qui, selon elle, se cachent sous un « manteau islamique » pour commettre des exactions dans la société et particulièrement sur les femmes avec pour conséquences de nombreux orphelins. Dans une mosaïque de formes, elle gribouille des signes, « insensés » comme elle le dit, qui sortent de la bouche de ces hommes et symbolisent cette tentative de modification des lois islamiques. Sur les deux tableaux de 100 sur 80cm, peintes en couleurs sombres où domine spécifiquement le noir, à travers des scènes de lapidations, des mains coupées, etc., Mariam Ibrahim dépeint la situation chaotique à laquelle ont été exposées de nombreuses populations par les groupes islamistes. Dans une forme d’expressionnisme, elle crie ses sentiments contre ces « terroristes » qui viennent, partout dans le monde, sous le manteau islamique pour commettre des crimes. « Ils se présentent comme des musulmans et disent vouloir défendre la cause de l’islam pendant que leurs actes sont à l’encontre de ce que dit le saint Coran. La charia est une loi divine et Dieu n’a nullement besoin d’homme pour la défendre », s’écrit-t-elle. Jeune artiste engagée, avec son pinceau, elle compte partir en « Djihad » avec son art pour une société plus libre. Quand une plasticienne va en guerre… sommes-nous tenté de dire. Outre ses activités de peintre, elle s’évertue également dans l’illustration de documents pour enfants. « L’art c’est ma vie », conclut-elle.



Jérôme William Bationo

 

Journées de promotion des industries culturelles et créatives



Médias et acteurs culturelles s’accordent…

Deux jours de colloque pour discuter de l’apport des médias dans la promotion de la culture burkinabè. Les 26 et 27 décembre 2013 ont en effet été consacrés aux journées de promotion des industries culturelles et créatives (JP-ICC) initiées, pour la première fois, par le ministère de la Culture et du Tourisme (MCT) à travers la Direction de la promotion des industries culturelles et créatives (DPICC). Echanges directs entre différents acteurs devaient en effet accoucher de pistes de solutions pour une meilleure promotion des industries culturelles.

 

La culture, secteur prioritaire au Burkina Faso ? Et pourtant le ministère en charge de la Culture est vraisemblablement le moins loti dans le budget de l’Etat. Des récriminations du genre «notre ministère est pauvre» sont tout le temps débitées et par le personnel dudit département et par les autres acteurs du secteur. Mais qui a dit que la culture ne fait pas rentrer des devises ? Dans un article paru dans La Tribune, un site d’information français, il est écrit : «La culture contribue 7 fois plus au PIB français que l’industrie automobile avec 57, 8 milliards d’euros de valeur ajoutée par an. Son coût total pour la collectivité approche 21,5 milliards d’euros». Qu’en est-il du Burkina Faso ? Selon le résumé de la Stratégie nationale de développement des industries culturelles et créatives (SND-ICC), du fait de son caractère transversal dans les secteurs de l’économie, la culture est un important facteur de dynamisation de l’économie nationale à travers sa participation à la création de revenus et d’emplois, ainsi qu’à l’entrée de devises.

La culture fait de nouveaux riches au Burkina Faso

«La contribution du secteur de la culture à la formation du revenu national est réelle. En 2009, la valeur ajoutée dégagée par les filières culturelles est estimée à 79,667 milliards de FCFA, soit 2,02% du PIB, réalisée au cours de ladite période», indique la SND-ICC. Les choses sont dites : la culture rapporte au pays, pas seulement de l’argent, mais aussi de l’emploi. Les entreprises culturelles emploient un nombre relativement important de personnes. 164 592 personnes, représentant 1,78% des actifs occupés en 2009 ont un emploi dans le domaine de la culture. En 2011, les importations de produits culturels atteignent 143 milliards de FCFA, en croissance de 6,4% par rapport à 2010. Cette valeur représente 8,2% de la valeur totale des importations officielles de biens au Burkina Faso la même année. En plus des enjeux économiques, le secteur comporte des aspects sociaux non négligeables, notamment la cohésion sociale et la paix, l’éducation à la citoyenneté et la régulation sociale.  C’est à ce titre que le Burkina Faso s’est doté de la Politique nationale de la culture (PNC) dont l’objectif vise à fonder l’avenir de la nation sur les valeurs et les réalités endogènes. «Elle propose de promouvoir le patrimoine culturel et la créativité artistique afin d’accroître la richesse nationale et de contribuer au rayonnement du Burkina Faso».

Les JP-ICC n’accoucheront-elles pas d’une souris ?

Boukary Ouédraogo, DPICC
Nombreux sont les défis qui minent le milieu. Au cours des JP-ICC, des stratégies ont été identifiées pour relever le défi de la structuration et du développement de l’économie de la culture. Il s’agit de la consolidation de la gouvernance et du climat des affaires culturelles, du renforcement des capacités productives des entreprises culturelles, de la dynamisation des outils de mise en marché et de l’amélioration de l’accès au financement. Le gros lot des propositions entrant dans le cadre de la promotion par les médias reviendra aux organes publics. Cependant, même si le ministre Baba Hama a promis de faire le point au gouvernement, il faut regretter l’absence des premiers responsables du ministère de la Communication à ces journées. Pour ce qui concerne le renforcement des capacités au sein de la presse de façon générale, au sortir de ces journées, les communicateurs et journalistes culturels pourraient se voir inviter à des formations sur des modules tels que la connaissance de la culture burkinabè ; les clés de lecture artistique et culturelle ; la familiarisation avec les outils et la chaîne de production culturelle  et sur des rappels quant à la déontologie mais aussi sur le traitement de l’information culturelle. Boukary Ouédraogo, directeur de la promotion des industries culturelles, et son équipe auront eu le mérite d’organiser un tel cadre d’échanges entre les acteurs, mais il faut pousser encore plus loin les initiatives et la réflexion afin d’insuffler réellement un vent nouveau au secteur de la culture. Nous y gagnerons tous.

Jérôme William Bationo

Lassané Ouédraogo