Carrefour des arts plastiques de Ouagadougou
Le Carrefour des Arts Plastiques de Ouagadougou est
une fête des arts plastiques organisée par cinq espaces culturels que sont le
Goethe Institut, l’Institut Français, la Villa Yiri-Suma, l’espace Napam Beogo
et la Fondation Bras Ouverts. Du 19 octobre au 11 novembre 2012, en plus des
expositions, il y a des conférences, des ateliers de formation et des
passerelles avec d’autres expressions artistiques.
Le Carrefour des arts est la nouvelle formule de la Fête international des arts plastiques de Ouagadougou (FIAPO). Contrairement à la précédente, celle-ci ne met plus en compétition les artistes contemporains mais des productions journalistiques sur la critique d’art. Une façon de susciter la naissance d’une critique d’art pour aider à la promotion des oauvres de qualité.
C’est dans ce but que l’Institut Goethe a accueilli un
atelier de formation de journalistes culturels à la critique de presse animé
par le Professeur Yacouba Konaté, un critique d’art pétri d’expérience. En
plus, l’Institut reçoit l’exposition Convergences d’Alioum Moussa, un artiste
camerounais. Ses œuvres, conçues à partir des tissus et vêtement de l’industrie
textile italienne, sont colorées, surprenantes et très engagées. Ce sont des
masques faits avec des t-shirt rembourrés de chutes de tissus, des grandes
tresses colorées et des vêtements conçus avec des morceaux de vêtements de marque, d’autres avec
des serpillères. C’est une démarche consumériste qui dénonce la société de consommation et ses victimes de
la mode. D’un autre côté, cette expo est aussi un requiem de l’industrie
textile italienne dont les usines ont fermées les unes à la suite des autres,
avalées par la concurrence chinoise et laissant sur le carreau les petites
mains et les ouvriers qui travaillaient dans la haute couture et dans
l’industrie textile.
Au Hangar 11, il se tient un atelier de recherche sur l’utilisation de nouveaux matériaux dans l’art plastiques dénommé « Quels matériaux pour quelle peinture ?». Il s’agit pour les peintres d’expérimenter de nouvelles démarches en peignant sur d’autres supports autres que la toile, d’intégrer les matériaux locaux, les pigments naturels à leur peintures. Les œuvres nées de cet atelier seront exposées jusqu’à la fin du carrefour des arts. Il y aura des œuvres de Pierre Garel, Sylvo Zoungrana, Aimé Césaire Ilboudo.
A l’Institut Français de Ouaga, c’est une expo Artistes en Stock , des œuvres nées de la collaboration d’Alexandre Eudier avec des artisans burkinabé. Des œuvres qui questionnent les limites fort poreuses entre l’Art et l’Artisanat.
A l’Espace Napam Beogo, c’est un trio de peintres qui ont accroché leurs toiles. Il s’agit de Deris, Do Bassolet et Zakaria Ouedraogo. Entre abstrait, primitivisme et clins d’œil à la peinture hollandaise, ces trois peintres résument les différentes directions qu’explorent les artistes plasticiens du Burkina.
La Villa Yiri-Suma aussi héberge trois artistes dont deux Togolais. Le Burkinabè Hyacinthe Ouattara avec une installation de mannequin bleus, rouges et noirs qui se balancent au bout de ficelles. Un monde de légèreté, d’apesanteur avec ces corps gonflé d’air qui font penser aux poupées en latex d’Orange mécanique de Staley Kubrick, l’érotisme en moins. Il y a aussi les neuf toiles du jeune peintre Adokou Kokouvi, du semi-fuguratif qui s’intéresse au monde des fourmis et qui, par ce détour, parle en fait des humains. Enfin, il y a des œuvres de Kossi Seshie qui s’intitulent « Etats d’âme ».
A la Fondation Bras Ouverts, il y a une trentaine de peintres venus du Benin, du Togo et des Burkinabé. Beaucoup de diversités dans la démarches des artistes présents, une débauche de couleurs et de formes, certaines classiques, d’autres explorant de sentiers nouveaux avec cependant une constante : la plupart des toiles sont très surchargées de sorte qu’il s’en dégage une sorte d’étouffement. Est-ce le signe du malaise des jeunes artistes qui vivent dans un environnement qui ne leur concède que peu de place?
Le Carrefour des arts plastiques est une belle initiative car il permet, durant un mois, d’attirer l’attention sur un domaine de l’art qui, jusqu’à présent, reste peu connu des populations. Toutefois, cette manifestation gagnerait à se doter d’une équipe de sélection pour retenir les œuvres les plus intéressantes et recourir à des commissaires pour aider dans la médiation et la mise en scène des œuvres exposées. C’est en se professionnalisant que cette manifestation peut devenir une manifestation incontournable dans la région.
Le Carrefour des arts est la nouvelle formule de la Fête international des arts plastiques de Ouagadougou (FIAPO). Contrairement à la précédente, celle-ci ne met plus en compétition les artistes contemporains mais des productions journalistiques sur la critique d’art. Une façon de susciter la naissance d’une critique d’art pour aider à la promotion des oauvres de qualité.
Alioum Moussa avec des journalistes |
Au Hangar 11, il se tient un atelier de recherche sur l’utilisation de nouveaux matériaux dans l’art plastiques dénommé « Quels matériaux pour quelle peinture ?». Il s’agit pour les peintres d’expérimenter de nouvelles démarches en peignant sur d’autres supports autres que la toile, d’intégrer les matériaux locaux, les pigments naturels à leur peintures. Les œuvres nées de cet atelier seront exposées jusqu’à la fin du carrefour des arts. Il y aura des œuvres de Pierre Garel, Sylvo Zoungrana, Aimé Césaire Ilboudo.
A l’Institut Français de Ouaga, c’est une expo Artistes en Stock , des œuvres nées de la collaboration d’Alexandre Eudier avec des artisans burkinabé. Des œuvres qui questionnent les limites fort poreuses entre l’Art et l’Artisanat.
A l’Espace Napam Beogo, c’est un trio de peintres qui ont accroché leurs toiles. Il s’agit de Deris, Do Bassolet et Zakaria Ouedraogo. Entre abstrait, primitivisme et clins d’œil à la peinture hollandaise, ces trois peintres résument les différentes directions qu’explorent les artistes plasticiens du Burkina.
La Villa Yiri-Suma aussi héberge trois artistes dont deux Togolais. Le Burkinabè Hyacinthe Ouattara avec une installation de mannequin bleus, rouges et noirs qui se balancent au bout de ficelles. Un monde de légèreté, d’apesanteur avec ces corps gonflé d’air qui font penser aux poupées en latex d’Orange mécanique de Staley Kubrick, l’érotisme en moins. Il y a aussi les neuf toiles du jeune peintre Adokou Kokouvi, du semi-fuguratif qui s’intéresse au monde des fourmis et qui, par ce détour, parle en fait des humains. Enfin, il y a des œuvres de Kossi Seshie qui s’intitulent « Etats d’âme ».
A la Fondation Bras Ouverts, il y a une trentaine de peintres venus du Benin, du Togo et des Burkinabé. Beaucoup de diversités dans la démarches des artistes présents, une débauche de couleurs et de formes, certaines classiques, d’autres explorant de sentiers nouveaux avec cependant une constante : la plupart des toiles sont très surchargées de sorte qu’il s’en dégage une sorte d’étouffement. Est-ce le signe du malaise des jeunes artistes qui vivent dans un environnement qui ne leur concède que peu de place?
Le Carrefour des arts plastiques est une belle initiative car il permet, durant un mois, d’attirer l’attention sur un domaine de l’art qui, jusqu’à présent, reste peu connu des populations. Toutefois, cette manifestation gagnerait à se doter d’une équipe de sélection pour retenir les œuvres les plus intéressantes et recourir à des commissaires pour aider dans la médiation et la mise en scène des œuvres exposées. C’est en se professionnalisant que cette manifestation peut devenir une manifestation incontournable dans la région.
Saïdou Alceny BARRY
Publié: L'Observateur Paalga N°8241 du Jeudi, 25 au Dimanche, 28 octobre 2012; p. 6.
Publié: L'Observateur Paalga N°8241 du Jeudi, 25 au Dimanche, 28 octobre 2012; p. 6.
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