Carrefour
international des arts plastiques de Ouagadougou
Un
évènement qui mérite plus d’égard
Le
Carrefour des arts plastiques de Ouagadougou (CAPO) a mûri après 4 ans
d’activités. Portée à l’origine par six (6) espaces culturels que sont le Goethe Institut,
l’Institut français, la Villa Yiri-Suma, l’espace Napam Beogo le Hangar 11 et la Fondation
Bras Ouverts, la
manifestation, qui regroupe des professionnels des arts visuels du Burkina, a
fait un long chemin. A l’image du Dak’art ou de la biennale de la photographie
de Bamako, l’évènement, qui se tient pour sa cinquième édition dans le dernier
trimestre de l’année 2014, mérite plus d’égard, au vu de l’envergure qu’il prend.
L’environnement intellectuel des arts visuels au
Burkina n’est certainement pas vide. Il mérite cependant d’être plus dynamique.
De nombreuses expériences se mènent déjà dans le souci d’accompagner une
production artistique féconde. La qualité et la diversité de ces expériences ne
sont jamais trop suffisantes pour encourager l’expression d’analyses
plurielles, la diffusion de contributions pertinentes et l’organisation d’évènements
et de débats de qualité, au Burkina, sur les arts visuels. Le Carrefour des arts
plastiques de Ouagadougou (CAPO), une fête des arts visuels organisée par des
professionnels de ce domaine, s’inscrit dans cette optique. Chaque année, en
plus des expositions, le CAPO offre des conférences, des ateliers de formation
et des passerelles avec d’autres expressions artistiques. Le Carrefour des arts
est la nouvelle formule depuis deux ans de la Fête internationale des arts
plastiques de Ouagadougou (FIAPO). Depuis son installation, cette activité
annuelle permet une expression permanente des artistes contemporains mais aussi
des productions journalistiques sur la critique d’art. Une façon de susciter la
naissance d’une critique d’art pour aider à la promotion des œuvres de qualité.
Le Carrefour des arts plastiques est une belle initiative car il permet, durant
un mois, d’attirer l’attention sur un domaine de l’art qui, jusqu’à présent,
reste peu connu des populations. Toutefois, cette manifestation gagnerait davantage
en recevant plus l’accompagnement des autorités du Burkina. Quand on sait
qu’une politique pour l’acquisition d’œuvres au profit des édifices publics a
été mise en place par ces dernières, cela ne serait qu’une opportunité pour le
renforcement de cette initiative. Aussi, si les espaces initiateurs du CAPO ont
réussi à ce constituer en comité d’organisation, ce ne serait pas trop demander
qu’ils se dotent d’une équipe de sélection pour retenir les œuvres les plus
intéressantes et recourir à des commissaires et curateurs pour aider dans la
médiation et la mise en scène des œuvres exposées. Car, c’est en se
professionnalisant que cette manifestation peut devenir une manifestation
incontournable dans la sous-région.
Jérôme
William Bationo