27 déc. 2013

Exposition collective d'art contemporain



Y’Artecre présente « Convergences – Divergences »

Les artistes plasticiens réunis autour du collectif Y’Artecre Faso organisent du 20 décembre 2013 au 20 janvier 2014 une exposition d’œuvres en peinture, sculpture, photographie, design et graffiti. L’évènement qui se tient à la maison du Peuple et au Palais de la Culture Jean-Pierre Guingané à Ouagadougou est suivi d’échanges.

 

Comprendre la manière de travailler des artistes plasticiens et les matériaux utilisés, c’est l’esprit dans lequel s’est lancée l’association Y’Artecre Faso à travers son exposition collective d’art contemporain dénommée “Convergences - divergences“. Du 20 décembre 2013 au 20 janvier 2014, il est donné à voir à la maison du Peuple et au Palais de la Culture Jean-Pierre Guingané de la peinture, de la sculpture, du design, des dessins et de la photographie. 47 artistes de ces différentes disciplines exposent leurs œuvres pour le bonheur des populations. Au compte de ceux-ci, on retrouve le designer Hassane Dao, le sculpteur Vincent de Paul Zoungrana, le peintre Bernardin Bationo ou encore le sculpteur Siriki Ky, par ailleurs président de ladite association. Selon ce dernier, il s’agit de promouvoir les arts plastiques en général et les artistes en particulier, surtout la frange jeune car c’est à elle que sera remis le flambeau de la relève.  «Nous avons conçu cette exposition pour mettre en symbiose les œuvres des artistes burkinabè dans un souci d’échanges et de dialogues sur les convergences et les divergences dans la manière de travailler. C’est pour permettre à chacun d’entre nous d’apprendre de l’autre », a fait savoir l’artiste peintre Christophe Sawadogo, secrétaire général de Y’Artecre. Les visiteurs auront donc droit, durant tout le temps que va prendre cette exposition, de comprendre l’esprit dans lequel les œuvres ont été travaillées et de se faire une nette idée des créations.

Et l’art composite dans tout ça ?

On se souvient encore du débat soulevé par un collectif dont est partie prenante Y’Artecre Faso. A une lettre adressée au ministre de la Culture et du Tourisme et parue dans les colonnes de l’Obs. Dim, le collectif s’insurgeait contre cette discipline nouvelle qui, selon elle, n’était pas en phase avec le monde des arts plastiques. «Nous ne sommes pas concernés par ces concepts. L’art composite est inventé en dehors de notre contexte d’évolution car nous ne comprenons pas les tenants et les aboutissants de cette forme d’art », rechigne Christophe Sawadogo. Les adeptes de ce nouveau courant qu’est l’art composite devraient partir sur des fondamentaux aussi bien techniques qu’éthiques. A l’image du cubisme, initié par Georges Braque et Pablo Picasso au début du XXe siècle en France, ou du vowou-vowou ivoirien au milieu des années 80, les partisans de l’art composite doivent se baser sur des recherches d’expressivité. « Nous attendons qu’on nous montre un concept ou un fond sur lequel on peut se baser pour travailler ; on ne peut pas adopter une doctrine ou un mouvement artistique quand on ne comprend pas ce qui le couvre », a fait toujours savoir le secrétaire général de Y’Artecre. Dans l’attente d’une réponse de leur ministère de tutelle, les artistes appellent à venir découvrir leurs œuvres et sont optimistes quant à la suite qui sera donnée à leur lettre, « dans le dialogue » disent-ils.

Jérôme William Bationo

Lassané Ouédraogo

" Femme consciente " de Stelbee


Une étoile est née

S’il y a bien un évènement qui ne pouvait passer inaperçu en cette fin d’année 2013, c’est bien la venue sur le marché discographique de « Femme consciente », le nouveau né de Stelbee. Sortie sous le label DisqueKoné, une des grosses maisons de production africaine, cette œuvre a été présentée le vendredi 20 décembre 2013 à la presse à Ouagadougou.

 

Elle a été annoncée il y a de cela quelques mois ; c’est désormais chose faite : Stelbee, la nouvelle recrue du dinosaure du show-biz africain, Dodo Koné, est sur le marché de la musique avec un nouvel opus. « Femme consciente », un maxi single de 4 titres, ira désormais à la conquête du monde après cette présentation officielle le vendredi 20 décembre 2013. Une cérémonie au cours de laquelle l’artiste a gratifié les journalistes et les mélomanes d’une belle prestation live. Chantée en français, en anglais et dans plusieurs langues du continent, notamment le swahili, cette trouvaille qui s’inscrit dans le registre World musique, est un mélange de rythmes urbains à la sauce africaine. « Femme consciente », « Mama Africa », « Without you », « No one knows » sont autant de titres aussi riches que variés ; d’un appel de la communauté féminine à une interpellation pour un retour aux sources, l’artiste chante essentiellement l’amour. Après Alpha Blondy, Aïcha Koné, Ismaël Isaac et Barbara Kanam, Stelbee est la 5e artiste qui a frappé dans l’œil de l’actuel Directeur général du Palais de la culture d’Abidjan, Dodo Koné. Diplômée du CESAG, actuellement consultante en performance opérationnelle, en plus de son bagage intellectuel, la chanteuse a un talent artistique indéniable. Cette entrée dans le gotha de la musique lui ouvre donc une carrière certaine et prometteuse. « En cinq ans je ferai d’elle une artiste à l’échelle internationale », a d’ailleurs promis le producteur, Dodo Koné. A la suite d’un passage dans certains points chauds de Ouagadougou le week-end, où l’artiste a fait sensation, un grand planning est en train d’être peaufiné pour un grand éclat. L’honneur sera fait à ses compatriotes qui auront la primeur au Burkina Faso avec trois grands concerts à Ouaga, à Bobo et à Koudougou d’ici la fin de l’année 2014.

Jérôme William Bationo

23 déc. 2013

Quand les arts plastiques se conjuguent au féminin

« Regards de femme » de l’AIPASS

Regroupées au sein de l’Association internationale des plasticiennes d’Afrique Sub-saharienne (AIPASS), des artistes de plusieurs pays séjournent depuis quelques semaines au Burkina Faso. Tout d’abord en résidence de créations, elles ont propose le fruit de leur travail à la résidence Palmeraie de Ouagadougou. Un vernissage qui a consacré le lancement de cette exposition a eu lieu le lundi 16 décembre 2013.

 
 Pour la deuxième fois, les arts plastiques s’expriment au féminin dans la capitale burkinabè. A la suite de la 1e édition en 2009, qui avait permis la naissance de l’Association internationale des plasticiennes d’Afrique Sub-saharienne (AIPASS), dirigée par Ahoua Yaméogo, Ouagadougou reçoit une fois encore un collectif de plasticiennes. Venues de 9 pays d’Afrique de l’Ouest, les femmes artistes convergent leurs talents cette année autour de « Regards de femme », thème consacré à la présente édition. Soutenue par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), cette activité réunit cette année des artistes de cet espace et du Ghana. « C’est une quête de bien-être et de création artistique pour apporter notre modeste pierre à l’intégration sous-régionale », indiquera Ahoua Yaméogo, la présidente de l’AIPASS. En résidence de création depuis le 3 décembre 2013, ces amazones de la peinture ont proposé à la soirée de vernissage des œuvres de différents styles avec divers matériaux (acrylique, peinture à huile, tissus, etc). De la Guinée Bissau au Niger, elles ont surtout exprimé le vécu de la femme dans les différents pays à travers leurs créations.
La représentante du Mali, Mariam Ibrahim Maiga, n’a d’ailleurs pas manqué d’interpeller sur la situation au nord de son pays avec ses œuvres

« Sous le manteau islamique ».
Gérard Tognimassou, le représentant du président de la Commission de l’UEMOA, dans son message, a expliqué la nécessité pour leur institution de soutenir une telle activité culturelle qui contribue à l’intégration des peuples ; il a d’ailleurs promis d’œuvrer à pérenniser cette activité en faisant d’elle une biennale. Du reste, la relève n’a pas été oubliée ; 11 jeunes filles de milieu défavorisé ont été initiées à la technique de la peinture. Un tableau issu de leur apprentissage est en vente aux enchères pour leur accompagnement social.
Jérôme William Bationo

17 déc. 2013

Exposition des " Cheminements" de Catherine Baum


La relation du parcours d’une vie





Artiste plasticienne d’origine belge, mais résidant au Burkina Faso depuis plus de vingt cinq ans, Catherine Baum fait partie de ces artistes peintres qui, au-delà de proposer des œuvres au public, sont dans une démarche spirituelle. Depuis quelques jours elle propose ses dernières créations, fruit de trois années de travail. C’est l’espace Grand Calao, sur la route de Saponé, qui a reçu le vernissage de cette nouvelle production le jeudi 12 décembre 2013.

 

« Cheminements » peut se traduire comme le parcours ou les chemins que l’on peut prendre dans la vie, c’est-à-dire le cheminement extérieur du quotidien et celui intérieur de l’âme ou de l’esprit vers la sagesse. Inspirée du Yoga et des méditations, la peinture de Catherine Baum va plus loin que celle de présenter des œuvres ; c’est une démarche spirituelle, dit-elle. « Je traduis ce que je vois et ce que je vis à travers mes peintures ». Utilisant essentiellement du brou de noix, couleur de la terre, sur du papier et la peinture à huile sur de la toile, l’artiste travaille sur les rapports entre l’homme et la nature. En se référant à l’art japonais, elle essaie de mettre le moins de détails possible. « On peut exprimer beaucoup de choses juste avec un trait et un point ». Avec un accent sur peu de couleurs, elle va à l’essentiel dans ses formes et dans ses couleurs. Baum, qui veut dire arbre en allemand et lié à elle-même, comme elle s’amuse à le signifier, dans ses créations, entremêle paysages et personnages pour exprimer des pensées et des sensations.
 
« Cheminements », d’un expressionnisme parfois figuratif mais souvent abstrait, mieux qu’une démarche intérieure de l’artiste, se veut également une interpellation sur la dégradation de la nature. Au nombre de vingt cinq tableaux travaillés sur une période de trois années, Catherine Baum avec cette exposition invite à la découverte d’une autre facette des arts plastiques.

 
Jérôme William Bationo

9 déc. 2013

"Hyacinthe Ouattara dans l'arène"



Panorama de 3 ans de travail d’un expressionniste

A la suite de son « train-train quotidien » à l’occasion du Carrefour international des arts plastiques, voici « Hyacinthe Ouattara dans l’arène », une nouvelle exposition qui attend les amoureux des arts plastiques jusqu’au 4 janvier 2014 à l’Institut français de Ouagadougou. Cette création, dont le vernissage a eu lieu le vendredi 6 décembre 2013, est un panorama de trois années de travail que l’artiste présente.

 

« Le premier mérite d’un tableau est d’être une fête pour l’œil », disait Eugène Delacroix. Le vernissage de « Hyacinthe Ouattara dans l’arène » devait ainsi être un moment de grande réjouissance pour les innombrables yeux qui ont fait le déplacement de l’Institut français pour découvrir cette nouvelle exposition. Plusieurs œuvres de diverses tailles pour différents matériaux utilisés, cette production est le fruit de trois années de labeur. Cherchant plutôt  à exprimer ses émotions et ses sentiments qu’à décrire objectivement la nature, l’artiste plasticien aux multiples facettes, Hyacinthe Ouattara, dans sa création, est à la recherche d’une thérapie. « J’exprime ma personne à travers cette exposition ; quand je ne suis pas bien, je crée ; et quand je crée, je suis bien », dit-il. Peindre afin d’échapper aux angoisses, aux tourments de la vie, du bout de son pinceau il  conçoit des personnages qui portent des états d’âme, déballant de cette manière une forme d’expressionnisme basée sur des formes primitives, humaines, souvent fantomatiques.
Avec des couleurs assez vives, parfois sombres, sur de la toile ou sur du papier, Hyacinthe se libère du joug de son passé, notamment d’une enfance difficile, a-t-il fait savoir. « Hyacinthe Ouattara dans l’arène » est une occasion singulière offerte de voir au même endroit plusieurs années de travail du plasticien. La soirée de vernissage qui lui a été consacrée, outre la performance proposée par l’artiste, a été une occasion pour Marine Leloup, directrice de l’institut, de rendre hommage au Madiba, décédé la veille. Comme l’a dit Pablo Picasso, « un tableau ne vit que par celui qui le regarde » ; le public est donc attendu pour donner plus de vie à cette exposition.

Jérôme William Bationo

 

2 déc. 2013

Visiter le Burkina en restant sur sa chaise


« Suivez le guide »


Sur les 13 régions du pays, « Suivez le guide » est une série documentaire qui se positionne comme une vitrine à travers le monde sur les potentialités touristiques du Burkina Faso. Projet piloté par le réalisateur Pierre Laba, cette production, qui sera diffusée sur la chaîne nationale et sur bien d’autres à travers le monde, a vu son lancement officiel le jeudi 21 novembre 2013 à Ouagadougou.

 

Le réalisateur (à g.) en compagnie du ministre de la Culture
et du Tourisme, Baba Hama

Série de 52 séquences de 26 minutes chacune réalisées à travers les 13 régions du Burkina Faso, « Suivez le guide » est une production qui ambitionne faire du pays des Hommes intègres la « destination à ne pas manquer ». En voyageant à travers l’histoire de chaque localité avant de présenter ses points d’attraction touristique, Pierre Laba et son équipe de production font une ouverture de notre pays sur le monde. Le tourisme est une activité idéale pour diversifier les ressources économiques d’une nation, car il permet de valoriser son patrimoine environnemental et culturel, tout en développant de nouvelles dynamiques d’investissements, propices à l’emploi et à la stabilité sociale. Avec ses différents types de tourisme : culturel, religieux, écologique, sportif et d’affaires, le Burkina Faso a une place privilégiée à prendre dans le paysage touristique africain et international. C’est en cela que « Suivez le guide » sera une « boussole qui orientera le pas des touristes » qui fouleront le sol du Faso, a expliqué dans son adresse le patron de la cérémonie, Soungalo Ouattara, président de l’Assemblée nationale.
Cette production permettra, à n’en pas douter, de découvrir et de visiter le Burkina Faso sans visa, précise pour sa part le ministre de la Culture et du Tourisme, Baba Hama, qui félicite d’ailleurs la synergie d’actions public-privé qui a permis cette réalisation. Ayant bénéficié du soutien de plusieurs structures hôtelières de la place, Pierre Laba a décidé d’être « l’ambassadeur de l’Afrique, avec tout d’abord cette envie de montrer la beauté du pays des Hommes intègres ». Les diffusions de cette série débuteront dès le mois de décembre et se feront les premiers mercredi et dimanche du mois sur la chaîne nationale.

 

Jérôme William Bationo

26 nov. 2013

Carrefour des arts plastiques


Hyacinthe Ouattara propose son « train-train quotidien »

Dans le cadre de la 3e édition du Carrefour international des arts plastiques, Hyacinthe Ouattara expose son « train-train quotidien » à Ouagadougou. Une installation exposée sur plusieurs mètres et inspirée d’un voyage au Ghana, selon l’artiste. Après une visite de cette exposition et un bref entretien avec l’auteur le mardi 19 novembre 2013, nous nous permettons d’y apporter un regard critique.

 



« Train- train quotidien » est une installation atypique qui relate une rencontre d’un artiste avec une ville. Un mariage ou un désamour ? L’œuvre de celui-ci en dit davantage. Entre la pollution sonore très marquée, la variété colorée et le caractère opaque de cette exposition, Hyacinthe Ouattara essaie de reconstituer avec des toiles et autres matériaux, sur une quinzaine de mètres, avec des sons, une cité qu’il a découverte et qui a bercé et/ou agité ses nuits durant plusieurs mois. La genèse de cette exposition est à retrouver dans un voyage qu’il a effectué au Ghana. « J’ai été frappé par la densité du trafic urbain et surtout le vacarme dans cette ville d’Accra ; c’est ainsi qu’en tant que plasticien l’idée est née », dit-il.  « Train-train quotidien » est le produit d’une rencontre poétique ou colérique entre l’artiste et cette cité. Dans cette production, avec une  mosaïque de couleurs et de formes peintes sur de grandes toiles, il fait ressortir les différentes infrastructures mais aussi le relief d’une ville en proie à une dynamique de choc où sons et colorations rivalisent. Les innombrables « trotro », mini-bus servant à relier les différents quartiers représentés par l’artiste, reflètent ici donc le vécu quotidien d’une ville très bruyante, qu’il matérialise d’ailleurs à travers des sons montés, qui ont été enregistrés dans plusieurs lieux (églises, rues, mini-bus, etc.), et qui tournent en boucle sur plus de dix minutes. L’insalubrité de certains lieux est marquée par des chutes que l’artiste a soigneusement choisies et disposées dans son installation. C’est le message que dégage la ville d’Accra qui a conduit à cette création, peut-on comprendre. Une installation colorée avec beaucoup de suspensions qui expriment également l’équilibre et le déséquilibre qui peuvent émaner de cette cité.
On est emporté par la vague de la densité, du vacarme et du trafic urbain, matérialisé ici par la présence très remarquée de la coloration, des effets de suspension, des effets sonores et de l’ensemble des représentations de cette ville qui traduisent le « train-train quotidien » de Hyacinthe. Une inspiration de longue date, mais le fruit d’un travail de cinq jours, révèle l’artiste. Invitation est lancée aux amoureux de ces arts à aller découvrir cette installation qui en dit long à l’espace culturel Daba.



Jérôme William Bationo

9 nov. 2013

Poro awards: Les premiers instants de Greg, meilleur espoir africain

Tout est bien qui fini bien!


Le verdict du jury des Poro awards était sans equivoque, Greg le Burkimbila est lauréat du Poro du meilleur espoir masculin. Un grand soulagement pour l'artiste et son staff, et une nouvelle consécration pour le Burkina Faso. En recevant ce prix l'artiste a tenu à rendre hommage à tous les mélomanes et particulièrement au peuple burkinabè qui le soutien depuis la sortie de son album et qui l'a accompagné durant cette belle et nouvelle aventure. Un grand "barka" à tous les Burkimbi!!
 
 

Meilleur espoir masculin























Fair play, avec les Dooble du Ghana



En compagnie des premiers compatriotes dans les loges


 
 
 
 
Une belle prestation pour dire merci au public present

 L'animateur charmant de la soirée
 

8 nov. 2013

Poro awards : Quelles sont les chances de Greg ?


Poro awards : Quelles sont les chances de Greg ?

 
Nominé dans la catégorie Poro du meilleur espoir masculin, les mélomanes burkinabè n’ont ménagé aucun effort à apporter leurs voix à Greg le Burkimbila. S’il s’en sort avec la première place des votes qui comptent pour 30%, cependant le dernier mot revient au jury qui décident à 70% et qui devrait statuer dans les heures qui suivent. Rien n’est donc joué d’avance même si, une fois de plus, les Burkinabè et fans de l’artiste ont joué leur partition. Aux côtés de Fuse ODG, Serges Beynaud et du groupe Dooble, et avec des critères que certainement le grand public ne maitrise pas, il faudra encore croiser les doigts pour Greg. Serges Beynaud, même s’il n’a pas la faveur des votes, joui d’une certaine notoriété et joue « le match » à domicile ; Fuse ODG et son Azonto ne sont plus à présenter après avoir fait le tour du monde, le groupe Dooble avec son morceau fétiche qui a fait quelques hits au Ghana l’année dernière, présent à Abidjan actuellement, se montre très confiant. En revanche, notons avec amertume que même si le Burkimbila fait salle comble au Faso, il n’est pas assez connu en terre ivoirienne, pour preuve un membre du jury aurait même demandé qui était-il vraiment, car ne le connaissant nullement pas. Côté vidéogramme la balance est encore moins de son bord. Cependant le représentant burkinabè a de grosses cartes en main qui, sans doute, pourrait le propulser à la tête du classement. L’orchestration des rythmes et sons, les thèmes abordés et l’originalité de l’artiste, il faut le noter pour son genre musical, peuvent être d’énormes atouts pour le « chouchou » burkinabè. Commis à cette tâche pour les départager le président du jury, Fousséni Traoré reconnait d’emblée que le travail sera ardue pour les différentes catégories. Quel qu’en soit le résultat, Greg aura eu le mérite d’être nominé au Poro awards, avec son coup d’essai qui est un coup de maître. En attendant, vivement qu’à la suite de vos votes que vos prières l’accompagnent.
 

Jérôme William Bationo

 

N.B. L’auteur de ces écrits n’est aucunement critique de musique mais un simple amoureux la musique qui donne ses appréciations.

6 nov. 2013

Les artistes burkinabè et le Festival des musiques du monde d'Abidjan!



Un mariage avec Dodo Koné?

 

On se rappelle de la première édition du Festival des musiques du monde d'Abidjan (Abidjan World music festival), tenue en mai 2012, où le Burkina Faso avait été fortement représenté dans les différents domaines de la filière musique. La deuxième édition qui se tiendra du 7 au 9 novembre 2013, malgré une situation conjoncturelle mondiale, connaîtra une fois de plus la présence d’acteurs culturels du Faso aux bords de la lagune Ebrié. Un mariage entre la musique burkinabè et Dodo Koné, promoteur du festival, est-il désormais scellé ?

 
 


 

Encore des représentants du Burkina Faso invité officiellement au Festival des musiques du monde d’Abidjan. Une place de choix aux jeunes artistes burkinabè Stelbee et Greg. Pour sa première édition, le festival avait vu une forte participation d’une délégation de vedettes du Faso, Amity Méria, Sana Bob, Yili Noma, Sami Rama ; d’hommes de culture et du showbiz en l’occurrence Walib Bara, Costa Thégawendé, Bakary Barro, Brice Anoh, etc. 2013, l’année de notre année, comme il est dit au pays des Hommes intègres, ne déroge pas à la règle, Greg nominé aux Poro awards et qui fera certainement sensation avec une prestation, Stelbee l’étoile montante de la musique burkinabè, quelques journalistes et animateurs culturels sont encore là dans la capitale ivoirienne. Nos deux talentueux représentants en musique partageront la scène avec Sekouba Bambino, Lady Ponce, Doussou Bagayoko, Mao Otayeck, Les Patrons, Serge Beynaud, Debordo, Doliziana et bien d’autres. Un séjour, d’ailleurs, que Stelbee, la promue de Dodo Koné, promoteur du festival, met à profit pour la réalisation du clip vidéo de sa chanson "Mama Africa". Pour Greg, qui foulera le sol ivoirien dans quelques heures (Ndlr : aujourd’hui 6 novembre 2013), nominé au Poro awards dans la catégorie espoir masculin, l’aventure sera indubitablement des plus chaudes, quand on connait son talent et la forte communauté burkinabè qui l’attend. En attendant, vos votes sont attendus au www.abidjan-festival.com pour faire du Burkimbila le lauréat de sa catégorie. Quand on Dodo Koné avec ses aptitudes de management et de productions culturelles et vu le regard qu’il porte à la musique du Faso actuellement, on est tenté de se demander si l’homme n’est-il pas tombé sous le charme des Burkinabè ! Une preuve que la culture burkinabè se porte bien!!!

 Bélélé Jérôme William Bationo
 

1 nov. 2013

Caravane du conte



Pour une première à Ouaga, un satisfecit

La caravane du conte est un projet du Goethe Institut en collaboration avec la Compagnie Naforo-Ba de la Côte d’Ivoire et « L’école des Ancêtres » du Burkina Faso. Pour cette année 2013, à la suite d’Abidjan et de Bamako, la caravane des conteurs a sillonné la ville de Ouagadougou, pour la première fois, du 26 au 28 octobre 2013. Une occasion pour les amoureux de cet art de la scène de vivre d’intenses moments.

 



La 3e édition de la Caravane du conte a foulé pour la première fois le sol burkinabè. De l’espace Gambidi au CITO en passant par le Théâtre Le Roseau, durant trois jours, les conteurs ont tenu en haleine  les population de Ouagadougou en allant puiser à la source des histoires ancestrales. Depuis des siècles l’histoire des pays de l’Afrique de l’ouest a été transmise de façon orale sous forme d’histoires, de légendes et de traditions. Contes et légendes des différentes contrées d’Afrique ont donc rythmées les soirées dans ces espaces. Portée par 4 pays, à savoir le Togo, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, cette activité existe depuis 2011 et consiste à faire voyager dans différents pays des conteurs issus de divers pays d’Afrique et d’Allemagne. 
Thekla Worch-Ambara, directrice du Goethe institute BF
C’est une initiative qui veut s’investir dans le conte et créer un réseau sous-régional dans le genre du conte a expliqué Thekla Worch-Ambara, directrice du Goethe Institut au Burkina. Ce festival a pour objectif de construire un pont entre la tradition orale et la tradition marquée par l‘écrit et aussi de susciter la prise de conscience sur l’entretien, la protection et l’accessibilité de l’oralité, qui est le fondement et la base de tout savoir. Du 16 octobre au 1er novembre, les quatre  capitales concernées connaîtront diverses activités allant des soirées de conte à une formation de journaliste culturel. A la suite de l’éteinte des lampions de cette activité sur Ouagadougou, le cap à été mis sur Lomé pour encore d’autres folles nuits de contes.

Jérôme William Bationo

29 oct. 2013

Distinction de Smarty : Le prix de la réconciliation?





Distinction de Smarty : Le prix de la réconciliation?


L’actualité musicale de ces derniers jours est fortement marquée par la consécration de l’artiste rappeur burkinabè, Smarty. Depuis cette date le transfuge du groupe Yeleen est lauréat du Prix découvertes RFI/France24. La distinction honore à plus d’un titre la musique burkinabè dans son ensemble : l’artiste décroche des tournées a travers le monde et la lumière resplendira sur le Burkina Faso de manière générale. Afrikan Kouleur, l’œuvre avec laquelle Smarty a coiffé le guitariste malgache Teta et la jeune Nigériane Lindsey, n’est plus à présenter dans le paysage culturel du pays. Cependant des efforts restent encore à faire pour que les mélomanes se l’approprient. Sorti en Décembre 2012, le premier album solo de l’artiste, très riche, entre hip-hop, électro-pop et instruments traditionnels, n’a pas eu le temps de vraiment décoller pour des raisons que certainement beaucoup connaissent déjà : des contrariétés entre sa production et son staff managérial, que sont respectivement SAWAT et Umané Culture. Des difficultés sur lesquelles nous n’avons aucun intérêt à y revenir. Nous pensons plutôt que l’heure est à l’unisson. Les différents acteurs ayant contribué à la naissance d’Afrikan Kouleur, avec en tête Smarty, doivent donc mettre de coté leurs différends et faire place à un renouveau. Le jeu en vaut largement la chandelle. Ils ont  tous l’occasion de rentrer dans l’histoire par la grande porte. RFI offre à l’artiste pour commencer une tournée en Afrique, un concert à Paris et 10 000 euros. De quoi couronner une carrière déjà bien lancée. Pour des raisons de subjectivités, il serait dommage que cette distinction ne profite pas à l’ensemble de la classe musicale burkinabè. Certes, le pays des Hommes intègres n’est pas à son premier trophée dans cette compétition. Mais quand on sait que les derniers à inscrire leurs noms dans le  palmarès de ce Prix découvertes RFI sont Abdoulaye Cissé en 1983 et Bakary Dembelé en 1985, pour la nouvelle génération d’artistes, de managers, de producteurs et autres acteurs du showbiz, ce prix cette année doit désormais tracer une dynamique de positivité et de nouvelles perspectives pour tous, afin qu’on puisse l’inscrire dans une continuité pour d’autres artistes. Toute entreprise humaine rencontre des difficultés à un moment de son évolution. Cela ne devrait pas contribuer à mettre fin à celle-ci. La preuve n’est autre que cette distinction de Smarty qui place une fois de plus le Burkina Faso cette année, à l’instar des Etalons footballeurs, au pinacle des pays d’Afrique. Ali Diallo, Walib Bara et autres doivent donc se mettre aux côtés de Moustapha Sawadogo et travailler à aller de l’avant pour que rayonne davantage la musique du Faso. Bravo une fois de plus à Smarty !
Jérôme William Bationo
 
 

14 oct. 2013

Culture partagée en Allemagne:Zoom sur Berlin et Hambourg

Culture partagée en Allemagne
 
Zoom sur Berlin et Hambourg
Grande puissance culturelle d’Europe au XVIIIe  jusqu’au début du XXe siècle, l’Allemagne, malgré les deux guerres mondiales qui l’ont ébranlé, demeure un véritable creuset culturel et une réelle attraction touristique. Avec l’allemand, deuxième langue la plus parlée en Europe derrière le Russe, ses multiples sites historiques et culturels, c’est un pays qui offre beaucoup à découvrir aux milliers de touristes qui s’y rendent chaque année.

Berlin
Un véritable pôle touristique
Entre les vestiges du mur de Berlin, qui demeurent un symbole de nos jours, l’imposant bâtiment de la Bundestag (le Parlement) et la grande tour de la télévision, Berlin, la capitale allemande, donne à apprécier plusieurs sites et monuments culturels. Tout d’abord, la Berliner Fernsehturn, la tour de télévision, emblème de l’Est pendant la guerre froide, culminant sur plus de 300 mètres, est la première marque de la ville. Le Berliner Gruselkabinett, un bunker antiaérien datant de la 2nde Guerre mondiale, unique en son genre, propose des attractions et une visite, au sous-sol, d’un musée sur l’histoire des abris antiaériens. Les innombrables musées et les galeries font la belle à Berlin, le Deutsches historisches museum relie le passé et le présent dans deux bâtiments différents, l’arsenal baroque et la galerie d’I.M. Pei exposent aux visiteurs 2000 ans d’histoire allemande. Quant à la remarquable Berlinische galerie, le musée des arts modernes, elle présente l’art berlinois de 1870 à nos jours, propose de superbes collections thématiques, notamment Dada, Berlin, le néoréalisme et l’art de la métropole réunifiée. On peut y retrouver également, le musée multimédia qui retrace en audiovisuel l’histoire de Berlin du moyen-âge jusqu’à la chute du mur ; le Bode museum, spécialisé dans les sculptures, les médailles antiques et l’art byzantin ; le Jüdisches museum (musée des juifs) ; le labyrinthe du Mémorial de l’holocauste et son exposition souterraine, etc.
Un tour à la Bundestag, du haut de sa coupole, vous donne une surprenante vue de la ville et vous permet de faire un plongeon dans l’histoire de la chancellerie allemande de Bismarck à Merkel.
Un passage à l’Opéra philarmonique de Berlin, avec sa particulière architecture et le spectacle qui vous y attend, vous fera découvrir une autre dimension de la musique classique. Pour ce qui est de la gastronomie, Berlin, c’est surtout les spécialités allemandes mais aussi quelques-unes étrangères, notamment les kebabs dans les restaurants turcs, on peut aisément rencontrer différentes bières, de blé ou de maïs, dans les bistrots.


Hambourg, La cité des Beatles !
Deuxième grande ville du pays après Berlin, entre son grand port, son architecture gothique, ses restaurants atypiques et ses rues chaudes, Hambourg est une cité qui offre une palette de belles choses à découvrir. Comptant plus de ponts qu’Amsterdam et Venise, allons à la découverte de cette  localité du nord d’Allemagne qui a révélé les Beatles au monde et qui nous a reçu à partir du 26 septembre 2013 pour un petit séjour.
 

Situé au confluent de l'Alster, du Bille et de l'Elbe, et à 110 km de l'embouchure de l'Elbe dans la Mer du Nord, Hambourg, selon certains historiens est une cité qui a été fondée au début du VIIe siècle. Avec ses 2600 ponts, ses églises anciennes au croisement de l’art baroque et du gothique, son port, qui est le deuxième plus grand d’Europe, c’est une ville cosmopolite aux différentes saveurs et couleurs. La vie culturelle y est extrêmement variée. Les nombreux musées, dont le très beau Museum für Kunst und Geverbe qui abrite des arts appliqués, des objets de design allant de la vaisselle chinoise au moderne scandinave. Le Hamburgmuseum, quant à lui, est le siège de nombreuses collections d’histoire de la ville. Plusieurs opéras et des clubs de musique dont le fameux Star club à Sant Pauli, le quartier chaud de la cité.
Des sommités comme Jimi Hendrix, Ray Charles, Eric Burdon et bien d’autres s’y sont produits. Les Beatles, qui y étaient à intervalles réguliers au début des années 60 ont même été révélés grâce à la fameuse Reeperbahn, festival qui se tient chaque année et auquel nous avons eu le privilège de participer. Au bas des Tours dansantes, dans une bonne cuvée de bières allemandes, ce festival bat son plein chaque fin d’été depuis plus de cinquante ans. Pour ce qui est des arts de la scène, Hambourg n’abrite pas moins d’une trentaine de théâtres dont le Deutsches Schauspielhaus, le plus grand d’Allemagne et le prestigieux Thalia Théâtre. Considéré comme une des premières scènes du monde lyrique, l’Opéra d’Etat de Hambourg est une des plus anciennes compagnies d’Allemagne, dirigé entre autres par Gustav Mahler et Rolf Liebermann. Hambourg possède également plusieurs orchestres renommés, dont l’orchestre philarmonique et l’orchestre symphonique de la NDR. Une nouvelle salle de concerts, la philarmonie de l’Elbe a été construite en 2010 en plein centre du port. L’art culinaire n’est pas non plus des moindres ; des 4000 restaurants, 2400 proposent une gastronomie étrangère. Il existe notamment un quartier portugais près du port et une présence marquée de la culture alternative.
Pour l’histoire, le « Hamburger Stück » était une sorte de petit sandwich que les marins de passage dans la ville prenaient pour leurs longues traversées en mer. Cette spécialité par la suite exportée aux Etats-Unis au XIXe siècle va donner naissance au désormais célèbre Hamburger des fast-foods. Pour les excursions, le fleuve Elbe et ses berges sont des lieux de promenade privilégiés. Des circuits par bateau permettent de visiter l’immense espace portuaire, et les transports en commun de la ville incluent d’ailleurs des navettes sur le fleuve.

Jérôme William Bationo
Ouaga-Berlin-Hambourg-Ouaga

17 sept. 2013

« Engagement féminin »

Pour la promotion de la danse au féminin
Porté sur les fonts baptismaux par la compagnie Auguste-Bienvenu avec l’accompagnement du Centre de développement chorégraphique (CDC) La termitière, le projet « Engagement féminin », pour sa 5e édition a livré sa cuvée de stagiaires. Les participantes venues de plusieurs pays, après deux semaines d’atelier, ont montré leur savoir-faire le samedi 3 août 2013 à Ouagadougou à travers un spectacle de danse contemporaine.
 


Esquisse du savoir-faire féminin




Le projet « Engagement féminin » a été initié par la compagnie Auguste-Bienvenu dans le souci de vulgariser la danse au sein de la gente féminine. Durant quelques semaines de travail, chaque année, l’opportunité est offerte gratuitement aux participantes de s’outiller en rudiments de base de la danse contemporaine. Pour cette année 2013, venues du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Ghana, du Tchad, de la France et du Burkina Faso, c’est plus d’une quinzaine de danseuses contemporaines qui ont bénéficié de cette 5e édition de l’activité. Né à la suite d’un constat de l’absence de danseuses contemporaines, ce projet, qui existe depuis 2008, ambitionne donner plus de professionnalisme dans ce métier à l’autre moitié du ciel. « En cinq années d’existence, le bilan est très satisfaisant car le nombre et la diversité des participantes vont croissant », a indiqué Bienvenu Bazié, co-initiateur du projet. Très peu diffusée sous nos cieux, la danse contemporaine l’est encore moins dans le milieu féminin contrairement aux danses modernes, genre Coupé-décalé et autres. « Engagement féminin » est donc une réelle aubaine pour sa vulgarisation. « Pendant ces deux semaines nous avons appris beaucoup de choses concernant les techniques d’improvisation et de recherche ; cela nous offre plus d’outils chorégraphiques pour nos futures créations et je souhaite que cette activité aille grandissant », a apprécié Aminata Traoré, stagiaire de la Côte d’Ivoire. Malgré la noblesse et la pertinence de l’initiative comme l’ont fait savoir les bénéficiaires, les difficultés ne manquent pas. « On a de moins en moins de partenaires qui soutiennent le projet contrairement au nombre de participantes qui est croissant », regrette Bienvenu Bazié. Qu’à cela ne tienne, rendez-vous est pris pour 2014.
Aminata Traoré, participante




Bienvenu Bazié, co-initiateur du projet























Jérôme William Bationo

Vient de paraître

Cinq œuvres de Venance Konan
Il est beaucoup plus connu en tant que journaliste ;  mais depuis un certain temps, Venance Konan a ajouté une autre corde à son arc, notamment celle d’écrivain. Auteur de plusieurs ouvrages, le désormais journaliste-écrivain vient de présenter dans la capitale burkinabè une série de livres à travers une cérémonie de dédicaces le samedi 14 septembre 2013 à Ouagadougou.


 Il n’est plus à présenter dans le monde de la presse francophone et le sera encore moins dans le milieu de la littérature. Grand prix littéraire d’Afrique noire 2012, Venance Konan, journaliste ivoirien, Directeur général du groupe Fraternité Matin, était à Ouagadougou pour la présentation de cinq de ses toutes dernières œuvres.

Désormais journaliste, romancier et écrivain, Venance poursuit sa chevauchée dans l’écurie de l’écriture littéraire. En effet, après plusieurs publications dont la première, « Robert et les Catapilas », parue en 2003, il vient de mettre sur le marché 5 nouvelles œuvres au profit des lecteurs qu’il est venu présenter aux Burkinabè. Elles sont respectivement « Les catapillas, ces ingrats », « Le Rebelle et le camarade président », « Nègreries », « Edem Kodjo, un homme, un destin » et « Les prisonniers de la haine ». Au cours de cette dédicace intervenue à Ouagadougou, l’auteur a présenté aux hommes de médias ainsi qu’aux littéraires et au grand public ses récentes publications. Dépeignant de façon sarcastique le vécu des populations africaines, à travers ses ouvrages, l’auteur relate avec une certaine tendresse et une vivacité entraînantes les engouements de l’âme africaine, sa joie de vivre, sa spontanéité et ses naïvetés. Pour l’auteur, la cohabitation n’est pas toujours facile entre allogènes et autochtones. Ce thème sensible conduit souvent à des dérapages, qu’il dépeint d’ailleurs dans « Les catapilas, ces ingrats ». Celui qui écrit pour, dit-il, « se guérir » de toutes les meurtrissures vécues par son pays affirme qu’il continuera d’écrire pour « chasser définitivement les vieux démons du pays ». L’ambassadeur de la Côte d’Ivoire, Abdou Touré et la ministre Koumba Boly, présents à cette cérémonie, n’ont pas manqué de relever « le talent et le courage » de l’auteur qui, selon eux, n’écrit pas seulement pour les Ivoiriens mais pour toute l’Afrique.

Jérôme William Bationo

27 août 2013

Lettre à la vieille dame outragée


C’est une vieille dame qui réside à côté du Musée national. Une nuit, des jeunes gens en colère s’en sont pris à elle. Avec une violence inouïe. Et personne ne s’est émue.

J’ai pris sur moi de vous écrire pour dire ma révolte face au sort que de jeunes malappris de la capitale vous ont fait subir.

Je ne connais pas votre nom, mais je vous appellerai bien Yaaba car c’est ainsi que personnes âgées sont affectueusement nommées ici. Depuis 2007, je vous ai toujours vue à côté du jardin en face du Musée national. Au début, j’ai cru que vous faisiez la mendiante comme la plupart des vieilles femmes qui sont aux feux tricolores mais j’ai vite compris que vous n’étiez pas de cette engeance.

Vous aviez un port si altier, une constante dignité dans le maintien qui laissent deviner que vous êtes d’une noble extraction. Me soit souvent demandé de quel royaume vous étiez la princesse ? Le collier de perles et les bracelets aux manches font penser aux Zoulous. Vos yeux bridés ajoutent à votre mystère. Etes-vous issue d’un métissage entre l’Afrique australe et l’Asie mineure. Loin de tendre la sébile, vous offrez plutôt un regard bienveillant et maternel aux Ouagalais qui marquent un arrêt lorsque le feu est au rouge.

J’ai constaté que le temps n’avait aucune prise sur vous. Depuis que vous avez pris place à proximité de l’Hôpital pédiatrique, vous avez conservé le même teint et le même visage lisse. Votre coiffure est restée intacte, elle ne s’est jamais effilochée.

Les rayons du zénith vous faisaient étinceler comme si vous étiez parée d’or et la lumière de l’aube vous donnait un teint vif d’argent en fusion. Même la fine poussière de Ouaga qui transforme les visages en masques de latérite vous glissait dessus comme de l’eau sur une plume d’oie. Votre petite taille a toujours intrigué mais on m’a souvent dit que les personnes de petite taille résistaient mieux aux outrages des années.

Et voilà que depuis cette nuit maudite, vous avez perdu votre éclat. Du cambouis a noirci votre visage. Le regard s’est voilé et même une grande lassitude semble peser sur vos épaules.

Mais pourquoi ces jeunes hommes qui vous connaissent s’en sont pris à votre intégrité physique. Votre grand âge ne les a même pas intimidés. On a dit qu’ils étaient en colère contre les autorités de la cité. Légitime est peut-être leur colère mais inexcusable est cette explosion de violence sans discernement. Qu’avez-vous à y voir dans les affaires de la cité? Ils ont, semble-t-il, commencé par brûler des pneus sur le boulevard et ériger des barricades sur le boulevard. Ensuite, ils s’en sont pris à vous.

Mon cœur saigne quand je pense à ce qu’ils vous ont fait subir. Ils vous ont d’abord enfumée les yeux et la gorge avec l’incendie des pneus avant de vous passer des pneus autour du cou, de vous arroser d’essence et de craquer… une allumette. Ils pensaient vous transformer en torche humaine qui se mettrait à courir en tous sens avant de s’effondrer, réduit à un petit tas de cendre. Mais vous êtes plus forte qu’eux.

Vous êtes restée debout. Admirable résistance. Mais ce visage qui brillait sous les rayons du soleil comme si vous étiez revêtue d’or et luisait tranquillement sous la clarté de la lune la nuit, ce beau visage est devenu tout noir de suie. Votre regard s’est voilé de noir et vos habits sont tous sales. Honte à eux !

Est-ce votre calme regard qui les irritait ? Est-ce votre immobilité au milieu de leur fébrilité ? Pauvre jeunesse qui ne sait que la désapprobation peut être mutisme, qui ignore que la douleur est silence et ne s’épanche pas bruyamment.

Mais je m’offusque aussi contre tous les Ouagalais qui, depuis cette terrible nuit, vous regardent et ne font rien. Vous vous dites que le monde a bien changé. Que les Ouagalais sont devenus bien indifférents. Vous avez raison. Aucun n’a osé s’interposer pour vous protéger des vandales et après l’outrage, aucun n’a daigné s’arrêter et vous tendre sa serviette pour vous essuyer votre visage. Seul le ciel a été compatissant, il a ouvert ses vannes pour vous offrir une toilette mais cela n’a pas suffi à vous rendre votre éclat.

A ces jeunes qui vous ont malmenée, je leur souhaite de vivre vieux et de subir l’outrage des jeunes impertinents. Ils comprendront à rebours votre grande peine.

Malheureusement, ils ne seront jamais à votre place. Vous êtes d’airain. Eux, sont d’anonymes pyromanes. A ceux qui jugeront ma colère exagérée parce qu’il y a tant d’autres problèmes plus graves, je leur rétorquerai que ce n’est pas parce que vous êtes de chair et de sang que vous n’êtes pas important. Vous êtes une sculpture. Une œuvre d’art. Et s’attaquer à une statue est lâche car elle ne peut se défendre.

Si nous nous sommes permis de vous adresser cette lettre, c’est pour vous assurer que tout le monde n’est pas indifférent à Ouaga. Et aussi pour dire aux indifférents que lorsqu’on s’en prend au patrimoine artistique, cela annonce souvent des lendemains qui déchantent.

Saïdou Alcény Barry