25 juin 2016

Carolin Christgau, nouvelle directrice du Goethe-Institut: «Réaliser toutes nos activités avec des artistes ou des structures d’ici»



Carolin Christgau, nouvelle directrice du Goethe-Institut

«Réaliser toutes nos activités avec des artistes ou des structures d’ici»

Le Goethe Institut est l’une des entités de la coopération au développement de la République fédérale d’Allemagne. Avec une orientation dans la promotion de la langue et la collaboration culturelle, cette structure existe dans plusieurs pays en Afrique. Installé en 2008 au Burkina Faso, avec un bureau de liaison, le Goethe Institut de Ouagadougou (GIO) vient d’accueillir une nouvelle directrice en la personne de Carolin Christgau. Une patronne qui, comme son prédécesseur, a beaucoup d’ambition pour le développement du secteur culturel au pays des Hommes intègres.

Carolin Christgau, la nouvelle directrice
Nouvelle responsable du Goethe Institut, bureau de liaison de Ouagadougou, Carolin Christgau n’est pas étrangère au Burkina Faso, pour y avoir séjourné plusieurs fois à travers des projets culturels mais aussi en tant que ancienne stagiaire dans ce centre dont elle a aujourd’hui la charge. «Avant j’ai travaillé aussi pour le Goethe Zentrum, une autre structure en panel ou en collaboration locale avec le Goethe Institut, à Kampala en Ouganda. Maintenant je suis très contente d’être au Burkina Faso pour mon travail, toujours avec le Goethe Institut», confie-t-elle d’ailleurs.
A Ouagadougou, sa mission est principalement celle du Goethe Institut de manière global, à savoir le renforcement des relations entre les différents pays et l’Allemagne sur plusieurs points. «Le premier angle de notre mission c’est la promotion de la langue, de favoriser les rencontres entre les sociétés et les individus à travers les scènes culturelle mais aussi académique et d’informer sur l’Allemagne afin de donner une vue contemporaine du pays et de ce qui s’y passe. Au Burkina Faso, le but principal, c’est l’échange et le travail dans le domaine de la culture». Et pour atteindre cet objectif, la nouvelle directrice sait déjà compter sur les Burkinabè qui, pour elle, sont réellement engagés dans la culture à travers des initiatives privées dont, « Rendez-vous chez nous », « les Récréatrâles », le CITO, etc. qui sont des cas d’école. Et c’est en ce sens que des collaborations entre le Goethe Institut et ces différents acteurs ne manqueront pas, comme ça l’a toujours été, dit-elle. «Certes, je viens d’arriver, mais je peux déjà m’inscrire dans la continuité de ce qui se fait depuis notre installation ici en 2008».
 Effectivement, dans ce centre devenu incontournable pour beaucoup d’étudiants, il y a toujours des activités qui incluent les différents genres des arts. Les plus récurrentes sont des projections de films, des expositions, l’organisation de rencontres entre des artistes et entre des intellectuels à travers des conférences, la diffusion de spectacles de théâtre, de musique, de danse, etc. «Mais ce qui est vraiment important pour nous c’est de pouvoir développer et réaliser toutes nos activités avec des artistes locaux ou des structures locales. Donc on cherche toujours des partenaires pour collaborer sur les projets que nous avons ici» a fait savoir Carolin Christgau. S’inscrivant dans la dynamique de faire de la culture un socle de développement des sociétés, pour la nouvelle directrice du Goethe Institut son centre sera un cadre de développement, mais aussi de promotion des arts afin de contribuer à faire vivre les artistes de leurs créations.

Jérôme William Bationo


Bref aperçu sur le Goethe Institut

L’Institut Goethe (en allemand : Goethe-Institut) est une organisation à but non lucratif dont la mission principale est de promouvoir l’apprentissage de la langue allemande, comme deuxième langue, d’encourager le rayonnement de la culture allemande et de favoriser la coopération culturelle internationale. Il porte le nom de Johan Wolfgang von Goethe, célèbre poète, romancier et dramaturge allemand. Fondé en 1925, sous le nom de Deutsche Akademie (DA) ; aujourd’hui l’Institut Goethe est représenté dans 93 pays par 158 instituts (dont 13 en Allemagne) et compte quelque 3 000 employés. Son siège se trouve à Munich, et il est financé par le gouvernement fédéral de l’Allemagne avec un budget total d’environ 366 millions d’euros.

14 juin 2016

Cocktail Canada: La version «réelle» des faits

Cocktail Canada
La version «réelle» des faits

Les artistes musiciens burkinabè Imilo Lechanceux, David Le Combattant sont au centre d'une violente polémique sur les réseaux sociaux notamment Facebook. Il est annoncé que les artistes ne vont pas prendre part à l'émission "Cooktail" au Canada dont le producteur n'est autre que Mascotte Joseph Tapsoba, bien connu dans le milieu culturel et du grand public. Participeront ou ne participeront-ils pas à Cooktail au Canada ? Mascotte tente-t-il de les écarter? Quel regard le public porte sur cette émission? Quel avenir pour Cooktail? Telles ont été les nombreuses réactions des internautes le week-end passé. Pour "couper court", nous avons tenté de rentrer en contact avec toutes les parties concernées de cette "crise", les artistes (Imilo Lechanceux, David Le Combattant), l'animateur vedette et producteur de Cooktail, Mascotte et bien évident les organisateurs du côté du Canada (même si nous n'avons pas récolté grand-chose).


Notre périple nous a, tout d'abord conduit au staff de Imilo Lechanceux. Nous les avons joint le dimanche 12 juin 2016 via une conversation Facebook. C'est le manager et chargé de communication de l'artiste Yannick Sankara qui a bien voulu nous expliquer le "différend" qui les oppose à Mascotte. "À ce que je sache, c'est un certain Luc Bambara qui est l'initiateur de Cocktail au Canada. Il en a parlé à Mascotte qui lui a proposé des artistes parmi lesquels ne figurent pas Imilo et David le Combattant. Luc Bambara, sachant qu'il ne pouvait pas seul réussir l'organisation s'est approché de l'Association des burkinabè de Grand Montréal pour lui donner un coup de main. Les responsables de l'association lui ont suggéré d'ajouter les noms de Imilo et David le Combattant. Une suggestion que Luc Bambara a accepté et a transmis à Mascotte" a indiqué le manager de Imilo Lechanceux avant de poursuivre, «qu’un de mes amis d'enfance, Ibrahim Kaboré qui est dans le bureau de l'association m'a donc fait part du projet et m'a demandé si sa nous intéréssait d'envoyer mon numéro de passeport ainsi que celui de Imilo pour l'invitation. Toute chose que nous avons fait. Il m'a précisé que la condition est que nous payons nos billets d'avion parce qu'ils ne peuvent pas prendre en charge ces billets». Pour la suite, «je pense que la lettre d'invitation a été envoyé à Mascotte qui, jusqu'à présent ne nous a pas encore transmis pour les démarches du visa» a terminé Yannick Sankara. Nous nous poursuivons notre chemin. Le même dimanche, une trentaine de minutes après la réaction du staff de Imilo Lechanceux, nous nous sommes rendu auprès du staff de David Le Combattant. Avec Jean Marie Nabi dit Zopito, le manager de l'artiste, c’est le même procédé qu’avec Yannick Sankara, via Facebook. À la question de savoir ce qui se passe véritablement avec leur participation à l'émission Cooktail au Canada, Zopito est catégorique. «Rien de rien du tout. Mascotte nous a contacté, nous a expliquer le projet et après il a demandé les références de mon artiste pour le visa et le billet d'avion. Il n'a pas eu le soutien nécessaire et nous a fait le point vendredi 10 juin 2016» a fait savoir le manager de David Le Combattant. "Il s'est battu comme il pouvait mais la priorité du Burkina, ce n'est pas la culture et toi-même tu sais. Après c'est une question d'interprétation et d'analyse" a conclu Jean Marie Nabi Zopito. L'animateur et le producteur de l'émission Cooktail, Mascotte Joseph Tapsoba sera ainsi la troisième partie à être interrogée sur cette affaire. D'abord une première tentative. Puis, tard dans la nuit, dimanche 12 juin nous avons essayé de joindre successivement Mascotte entre 23h22 et 23h23 sans succès. Le lundi 13 juin 2016 à 9h50 nous avons envoyé un message à l'animateur. 30mn plus tard soit exactement à 10h29 il nous a appelé pour exactement 28mn31 au téléphone. «Je vous remercie pour l'intérêt, mais je ne souhaite vraiment pas réagir sur ce qui se passe. Je ne voudrais pas encore susciter d'autres polémiques" a fait savoir, d’entrée, Mascotte. "Sur ce que vous voyez sur la toile, je veux que des artistes partent au Canada, je bloque d'autres, je n'aimerais pas rentrer dans les détails. Je ne ferai aucune déclaration et je ne répondrai pas sur les réseaux sociaux. Je pense que nous sommes dans un pays démocratique, il y a des lieux pour faire reconnaître ses droits" a ajouté l'animateur de Cooktail. "Il faut que les gens comprennent que c'est une émission de télévision, ce n'est pas un spectacle ou un concert où on parle de "gombo" et autre. Il s'agit pour moi d'aller enregistrer une émission au Canada comme on l'a fait au Sénégal, au Maroc, en France et de venir proposer aux téléspectateurs de la télévision nationale. Si nous avons les moyens nous amenons des artistes musiciens et des acteurs culturels burkinabè pour nouer des contacts pour d'éventuels spectacles. C'est ce qui est important pour nous. La preuve à Paris nous sommes allés sans un artiste parce qu'il y avait des problèmes de ressources financières qui se posaient. Nous sommes allés enregistrer l'émission avec des artistes burkinabè vivants en France" a-t-il poursuivi. "Il ne faut pas que les gens oublient que je suis le producteur de l'émission depuis 10 ans. Les difficultés que je rencontre personne ne sait. Rien que pour louer le "Reemdoogo" (ndlr la salle où a lieu les enregistrements de Cooktail), ça me coûte 75 000 FCFA. En 10 mois ça me fait 3 000 000 FCFA. Demandez aux artistes, je n'ai jamais pris 1F avec un artiste pour qu'il passe à l'émission malgré le manque de sponsors réels. Mon objectif, c'est de faire hisser la culture burkinabè hors des frontières d'où ces émissions dans ces pays. L'objectif, c'est de pouvoir enregistre cette émission au Canada" a mentionné Mascotte Joseph Tapsoba en fin de conversation. La dernière partie à intervenir a été l'organisateur de Cooktail au Canada, Luc Bambara. Ce dernier a été contacté dans l'après midi du lundi 13 juin 2016 par des échanges de message sur Facebook. Nous n'obtiendront pas grand-chose de lui. "Je reviens d'un voyage hier je ne suis pas encore rentré en contact avec Mascotte. Je vais l'appelé aujourd'hui pour ça. On a une réunion avec le comité pour répondre aux médias" nous a répondu Luc Bambara. Il n'ajoutera rien d'autre à cette réponse. Certainement dans les heures à venir nous en sauront davantage surtout sur la participation ou non de ces artistes, Imilo Lechanceux et David Le Combattant à "Cooktail Montréal" au Québec.

Lamine TRAORE, Radio Omega fm Officiel

13 juin 2016

Clash Hervé Honla Vs Mascotte Qui sifflera la fin de la récréation ?




Clash Hervé Honla Vs Mascotte

Qui sifflera la fin de la récréation ?

Nous commencerons tout d’abord par dire que : Avec tout le respect que nous avons pour ces deux monsieur, Hervé Honla et Joseph Tapsoba dit Mascotte,  qu’un clash, encore pire, étalé sur les réseaux sociaux directement ou par personnes interposées n’est pas digne de leur rang. Cette situation déplorable, vient également mettre à nu le manque de dynamisme de certaines structures faitières du domaine qui, un peu soit-il, à travers une médiation, pourraient toujours contribuer à apaiser les rancœurs dans de pareils cas. 
Que diable a-t-il pris, je dirai, Jabbar et Mascotte, au lieu de se retrouver dans un bistrot autour d’un café pour aplanir les angles et se comprendre, ont préféré se menacer au téléphone et pour le comble l’étaler sur la place du marché à travers Facebook. Des ainés du journalisme culturel qu’indubitablement certains jeunes regardaient avec admiration. Cette situation aurait pu être mieux gérée entre ces deux hommes qui, personne ne doute, contribuent chacun à sa manière au rayonnement de la culture burkinabè. Le pire dans tout cela c’est la récupération et l’envenimement que beaucoup, de part et d’autres, font autour de cette histoire. Hélas. 
Où sont donc passé la J2C, l’UJCB ou que sais-je encore, pour siffler la fin de cette mauvaise récréation qui n’honore pas du tout ce monde de la Culture au Burkina. J’en appelle à Youssef Ouédraogo. N’est-il pas aussi du rôle de ces associations au-delà de promouvoir la Culture et le journalisme culturel de contribuer à éteindre le feu quand un torchon brule entre des confrères ? Vivement qu’avec la contribution des uns et des autres cela ne soit qu’un mauvais souvenir entre Jabbar et Mascotte.
On le sait, ou plutôt il est couramment dit à tout va que le milieu de la Culture, mieux encore, celui du show-biz au Burkina est ainsi fait de clash, de coups bas et autres, j’en passe. Cependant il faut aussi et surtout retenir que ces dires, très souvent à tort de personnes qui ne connaissent pas réellement ces milieux, trouveront échos à travers des comportements pareils.
Loin de nous toute idée de prendre position pour quiconque dans cette situation, mais il faut s’en dire que des différents posts que nous avons lu depuis ces 48h sur les réseaux sociaux, il nous est juste paru nécessaire de proposer notre modeste contribution.

Cordialement, un petit frère

8 juin 2016

Philippe Mory… le «tamtam» s’est définitivement tu !

Philippe Mory… le «tamtam» s’est définitivement tu !

Fin, digne d’un film dramatique, de l’aventure humaine du père du cinéma gabonais : il s’est tiré une balle dans la bouche autour de 19 heures hier mardi 7 juin 2016 à Libreville (Gabon).

Acteur, réalisateur, père du cinéma gabonais, Philippe Mory s’est suicidé en fin d’après-midi, ce mardi 7 juin à Libreville. Selon les premiers témoignages, ses voisins ont entendu, du studio qu’il occupait ces derniers temps, une détonation d’arme à feu puis le bruit sourd d’une masse tombée. Ayant accouru, ils ont découvert que le réalisateur de « Les tamtams se sont tus », s’est tiré une balle de fusil à pompe dans la bouche.

Qui était Philippe Mory

Voici comment s’il s’est présenté lui-même dans une courte biographie transmise aux organisateurs du Festival  panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) qui se tenait du 23 février au 2 mars 2013 avec à l’honneur les 50 ans du cinéma gabonais :
«Je m’appelle Philippe Maury. Je suis Gabonais. J’appartiens à la tribu des Galoas. De Lambaréné en descendant vers le fleuve les Galoas s’étendent jusqu’à Ashuka, sur l’Ogoué et autour des lacs environnants. Ma langue maternelle est le Myéné. Les Galoas servirent longtemps d’intermédiaires entre les tribus du haut fleuve et celles des bords de l’océan. Lambaréné fut fondé pour permettre aux petits bateaux à vapeur d’accoster. Le débarcadère permit aux commerçants de faire de cette ville le chef-lieu de l’Ogoué maritime et l’un des centres le plus actifs du Gabon. Ce qui explique mes origines métisses. Mon père était un forestier blanc. Ma mère était une villageoise galoase. Mon père disparut comme il était venu mais c’était à l’époque le sport national. Très peu d’expatriés repartaient de leur campagne coloniale avec leur progéniture sous le bras. Ma mère n’eut qu’un enfant d’où mon nom, Maury, le fils unique. À l’âge de 7 ans elle m’abandonna sur un banc de sable à quelques pas de la mission Schweitzer».
Philippe Mory, créateur du Centre national du cinéma gabonais (CENACI), berceau du cinéma gabonais, ne faisait pas  mystère de sa personne, surtout pas de son métissage.


Né en 1935, Philippe Mory démarre sa carrière cinématographique en France. Comédien de théâtre et de cinéma, l’homme participe d’abord en tant que comédien au tout premier court métrage qui marque le début de la cinématographie officielle d’Afrique noire : Afrique sur Seine, de Paulin Soumanou Vieyra. (1954). Il est de nouveau acteur dans L'enfant au fennec de Jacques Dupont (1958)
Repéré par le cinéaste Michel Drach, Philippe Mory devient le premier comédien d’origine africaine, à tenir un rôle principal dans un film français, On n’enterre pas le dimanche (prix Louis Delluc 1959).
En 1962, il écrit le scénario de La cage réalisé par Robert Darène, avec Marina Vlady et Jean Servais dans lequel il joue. C'est le premier long métrage tourné au Gabon voire même en Afrique noire indépendante. Il joue ensuite dans Les filles sèment le vent de Louis Soulannes (1960).
En 1964 il participe à un coup d'Etat qui visait à renverser Léon Mba, le premier président gabonais. Il est vingt-quatre heures ministre de la Culture. Le temps pour la France de faire intervenir ses "marines", le 6ème BIMA. Puis c’est la prison pour lui. Ses trois années de geôle n'ont nullement entamé son engagement et il n'a pas cessé d'apporter son énergie au développement du cinéma au Gabon et en Afrique.
En 1971, il réalise son premier et unique film Les tam-tams se sont tus. Il crée en 1975 avec d'autres pairs cinéastes africains la Fédération Panafricaine des Cinéastes (FEPACI), et la même année le Centre National du Cinéma gabonais (CENACI).
Il reprend sa carrière d'acteur avec Le grand blanc de Lambaréné de Bassek Ba Kobhio (1994), Orèga de Marcel Sandja (1997), Go zamb'olowi (Au bout du fleuve) de Imunga Ivanga (1999), Dolè de Imunga Ivanga (2000), Les couilles de l'éléphant de H-J Koumba Bididi (2000) et L'ombre de Liberty de Imunga Ivanga (2006).