Distinction de Smarty :
Le prix de la réconciliation?
L’actualité musicale de ces
derniers jours est fortement marquée par la consécration de l’artiste rappeur
burkinabè, Smarty. Depuis cette date le transfuge du groupe Yeleen est lauréat
du Prix découvertes RFI/France24. La distinction honore à plus d’un titre la
musique burkinabè dans son ensemble : l’artiste décroche des tournées a
travers le monde et la lumière resplendira sur le Burkina Faso de manière
générale. Afrikan Kouleur, l’œuvre avec laquelle Smarty a coiffé le guitariste
malgache Teta et la jeune Nigériane Lindsey, n’est
plus à présenter dans le paysage culturel du pays. Cependant des efforts restent
encore à faire pour que les mélomanes se l’approprient. Sorti en Décembre 2012,
le premier album solo de l’artiste, très riche, entre hip-hop, électro-pop et
instruments traditionnels, n’a pas eu le temps de vraiment décoller pour des
raisons que certainement beaucoup connaissent déjà : des contrariétés entre
sa production et son staff managérial, que sont respectivement SAWAT et Umané
Culture. Des difficultés sur lesquelles nous n’avons aucun intérêt à y revenir. Nous pensons plutôt que l’heure est à l’unisson.
Les différents acteurs ayant contribué à la naissance d’Afrikan Kouleur, avec
en tête Smarty, doivent donc mettre de coté leurs différends et faire place à
un renouveau. Le jeu en vaut largement la chandelle. Ils ont tous l’occasion de rentrer dans l’histoire
par la grande porte. RFI offre à l’artiste pour commencer une tournée en
Afrique, un concert à Paris et 10 000 euros. De quoi couronner une carrière
déjà bien lancée. Pour des raisons de subjectivités, il serait dommage que cette
distinction ne profite pas à l’ensemble de la classe musicale burkinabè. Certes,
le pays des Hommes intègres n’est pas à son premier trophée dans cette
compétition. Mais quand on sait que les derniers à inscrire leurs noms dans
le palmarès de ce Prix découvertes RFI sont
Abdoulaye Cissé en 1983 et Bakary Dembelé en 1985, pour la nouvelle génération
d’artistes, de managers, de producteurs et autres acteurs du showbiz, ce prix cette
année doit désormais tracer une dynamique de positivité et de nouvelles
perspectives pour tous, afin qu’on puisse l’inscrire dans une continuité pour
d’autres artistes. Toute entreprise humaine rencontre des difficultés à un
moment de son évolution. Cela ne devrait pas contribuer à mettre fin à
celle-ci. La preuve n’est autre que cette distinction de Smarty qui place une
fois de plus le Burkina Faso cette année, à l’instar des Etalons footballeurs, au
pinacle des pays d’Afrique. Ali Diallo, Walib Bara et autres doivent donc se
mettre aux côtés de Moustapha Sawadogo et travailler à aller de l’avant pour
que rayonne davantage la musique du Faso. Bravo une fois de plus à
Smarty !
Jérôme William Bationo
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