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Un diaporama d'une soixantaine d'oeuvre présenté par l'artiste |
Jacques Resch
De la chimère pour traduire la réalité
La villa Yiri Suma accueille du 6 au 20 mars 2017 l’artiste Jacques Resch à
travers 4 grandes œuvres et un diaporama
numérique de plusieurs dizaines de tableaux. Une exposition pour donner un aperçu
de la création et de l’imaginaire de l’artiste. Ces œuvres chimériques pour
parler d’actualité ne manquent pas de rappeler Salvador Dali, ce célèbre
peintre espagnol du XXe siècle.

Si de ses œuvres se dégage une singularité ; cependant,
de par son style l’artiste ne réinvente pas la roue. Un soin du détail quasi
monomaniaque qui rappelle beaucoup de ses devanciers, le souligne-t-il lui-même
d’ailleurs. Il dit que de la même façon qu’il importe
de savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, « il importe d’avoir la
modestie de savoir qu’aucun artiste invente maintenant l’art de peindre, que
des maîtres nous ont précédé et nous aident à aller plus avant ».
Jacques Resch, comme Salvador
Dali…
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Loin de
comparer la vie des deux, Jacques Resch à travers ses toiles, rappelle ces
œuvres surréalistes du XXe siècle notamment celles de Salvador Dali, considéré comme l’un des principaux représentants du surréalisme. Le travail est presque toujours très minutieux, avec des dessins
préparatoires très soignés et une exécution méticuleuse, souvent à la loupe.
Certaines œuvres minuscules témoignent d'un véritable talent de miniaturiste. Cette proximité
d’imaginaire et de représentation artistique se confirme davantage en se
référant au thème de l'image double, voire multiple qui s’est
s'installé à partir des années 1930. Tous les deux sont
conscients qu’il faut un regard précis et répéter pour percevoir la profondeur
de leurs œuvres.
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"Le pont II" |
André Breton salua, à ce propos, le travail de Dali en écrivant : « la
grande originalité de Dali est de s’être montré de force à participer à cette
action à la fois comme acteur et comme spectateur, d’avoir réussi à se porter mi
juge, mi-partie au procès intenté par le plaisir et la réalité».
Cette méthode impliquant un certain contrôle sur les visions et délires du peintre vient
contredire l’idée d’automatisme pur dénoué de toute interprétation défini par
Breton. C’est ce qui amènera Salvador Dali à être exclu à l’époque par ses
pairs du mouvement surréaliste.
L’œuvre de J. Resch
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"Une tranche de saucisson" |

Avec, entre autres, des
œuvres comme « Le Pêcheur de Nuages », «Le Pont II», « La
Sieste du Pêcheur de Nuage », c’est la magnificence naturelle d’un
fantasme de la création, car ne mettant aucune
barrière à l’imaginaire. L’artiste se doit ainsi d’être à l’écoute des images qui surgissent en son esprit.
Il s’agit, pour atteindre la représentation
de l’espace mental que constitue le monde intérieur, de se réapproprier
les objets, en vue de les évaluer en fonction de soi et ne plus se contenter de
matérialiser la perception objective de l’objet. Un défi de taille lancé aux créateurs
!
Comme l’ont été pour lui d’autres peintres, Jacques Resch, qui réside dans
la ville de Bobo-Dioulasso, de par l’ensemble de son travail demeure sans doute
une source d’inspiration. A ce propos, notre confrère Alcény
Saïdou Barry écrivant sur une de ses expositions a suggéré qu’« il
serait intéressant que les autres jeunes peintres de son pays d’adoption, ceux
de Ouaga particulièrement, voient son travail pour comprendre que la peinture,
même contemporaine, ne peut se passer d’un savoir technique ni ignorer
l’histoire de l’art ».
Jérôme William Bationo