25 juin 2014

Carrefour international des arts plastiques de Ouagadougou: Un évènement qui mérite plus d’égard



Carrefour international des arts plastiques de Ouagadougou
Un évènement qui mérite plus d’égard

Le Carrefour des arts plastiques de Ouagadougou (CAPO) a mûri après 4 ans d’activités. Portée à l’origine par six (6) espaces culturels que sont le Goethe Institut, l’Institut français, la Villa Yiri-Suma, l’espace Napam Beogo le Hangar 11 et la Fondation Bras Ouverts, la manifestation, qui regroupe des professionnels des arts visuels du Burkina, a fait un long chemin. A l’image du Dak’art ou de la biennale de la photographie de Bamako, l’évènement, qui se tient pour sa cinquième édition dans le dernier trimestre de l’année 2014, mérite plus d’égard, au vu de l’envergure qu’il prend.


L’environnement intellectuel des arts visuels au Burkina n’est certainement pas vide. Il mérite cependant d’être plus dynamique. De nombreuses expériences se mènent déjà dans le souci d’accompagner une production artistique féconde. La qualité et la diversité de ces expériences ne sont jamais trop suffisantes pour encourager l’expression d’analyses plurielles, la diffusion de contributions pertinentes et l’organisation d’évènements et de débats de qualité, au Burkina, sur les arts visuels. Le Carrefour des arts plastiques de Ouagadougou (CAPO), une fête des arts visuels organisée par des professionnels de ce domaine, s’inscrit dans cette optique. Chaque année, en plus des expositions, le CAPO offre des conférences, des ateliers de formation et des passerelles avec d’autres expressions artistiques. Le Carrefour des arts est la nouvelle formule depuis deux ans de la Fête internationale des arts plastiques de Ouagadougou (FIAPO). Depuis son installation, cette activité annuelle permet une expression permanente des artistes contemporains mais aussi des productions journalistiques sur la critique d’art. Une façon de susciter la naissance d’une critique d’art pour aider à la promotion des œuvres de qualité. Le Carrefour des arts plastiques est une belle initiative car il permet, durant un mois, d’attirer l’attention sur un domaine de l’art qui, jusqu’à présent, reste peu connu des populations. Toutefois, cette manifestation gagnerait davantage en recevant plus l’accompagnement des autorités du Burkina. Quand on sait qu’une politique pour l’acquisition d’œuvres au profit des édifices publics a été mise en place par ces dernières, cela ne serait qu’une opportunité pour le renforcement de cette initiative. Aussi, si les espaces initiateurs du CAPO ont réussi à ce constituer en comité d’organisation, ce ne serait pas trop demander qu’ils se dotent d’une équipe de sélection pour retenir les œuvres les plus intéressantes et recourir à des commissaires et curateurs pour aider dans la médiation et la mise en scène des œuvres exposées. Car, c’est en se professionnalisant que cette manifestation peut devenir une manifestation incontournable dans la sous-région.
Jérôme William Bationo

11 commentaires:

  1. Article très intéressant, merci Jérôme.

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    1. Bonjour Jérôme,
      Tu as oublié dans ton article Le Hangar 11, qui participe activement à ce carrefour depuis le début, avec, en figure de proue Pierre Garel, qui cette année encore, a présenté un travail d'une grande force. Il fait partie du comité d'organisation. Il serait juste de rectifier cette erreur.
      Cordialement,
      Marianne
      PS Feras-tu un article sur l'exposition de Bernardin Bationo à Lukaré ?

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    2. Super, tu es un vrai pro !
      Vivement le prochain article !!
      Marianne

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  2. ...Encore un article qui ne cite pas le Hangar 11 parmi les 6 (six, et non cinq) espaces à l'initiative du FIAPO et du Carrefour... c'est exprès, ou bien seulement du copier-coller des articles précédents et d'ailleurs ???

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    1. Salut cher "anonyme"! Je vous saurai gré d'être plus cordial dans vos expressions. Vous êtes vous posé la question de savoir quel est notre intérêt de pas citer Hangar 11?! Aucun d'ailleurs. Si les archives de la création du FIAPO auxquels nous avons eu accès ne le mentionnent pas autant vous en prendre à vous même. Aussi sachez qu'à cette ce lien: http://burkinacahierculture.blogspot.com/2013/06/hangar-onze-le-grenier-des-artistes.html , se trouve un article sur ce même blog concernant l'espace. Cordialement

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    2. Je viens de lire cet article sur H11. J'ai envie de dire : raison de plus pour signaler la présence de cet espace cette année encore. Je crains que toutes ces susceptibilités ne nuisent au final aux artistes.
      Jérôme, j'aime tes articles et ton blog.
      Marianne

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    3. Merci pour la rectification, mes excuses pour ce courrier un peu sec...
      sachons qu'il n'y a pas d' « archives » de la création du FIAPO, qui a toujours mentionné l'ensemble des espaces dans ces différentes éditions - je les sais j'ai participé à la com ! L'erreur vient des médias. Cordialement - Pierre Garel

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  3. SITUATION des ARTS PLASTIQUES au BURKINA FASO
    De la tradition à la modernité   
    par Michel Batlle
    Une culture sans modernité est une culture vouée à disparaître. On ne peut lutter contre la marche des évolutions technologiques, politiques et sociales mais y amener ses différences. La pensée dominante devant être une victime de ruptures et d’accidents.
    Ainsi, il y a quelques années avais-je créé le concept d’ « art accidental », pensant que l’Afrique était à même de se confronter à armes égales à la pensée occidentale et à son histoire, par ses productions et ses originalités (du mot « origine »), comme elle avait pu, malgré elle, le faire dès le début du XXeme siècle avec l’« Art Nègre » qui influença la peinture moderne avec le mouvement du Cubisme.  D’autres « accidents » tel le mouvement japonais du « Gutaï » dans les années 50 perturbaient et enrichissaient le patrimoine de la modernité planétaire.
    Il était alors question d’identité culturelle et de différences au sein d’une histoire et d’une globalisation touchant tous les secteurs de l’activité humaine.
    Au Burkina Faso, comme dans les autres pays de l’Afrique, la situation d’un développement ne peut se concevoir que dans le futur. Riche de ses cultures qui donnèrent des créations de premier ordre, de ses gestes et attitudes et de ses traditions orales, le Burkina Faso doit trouver de nouvelles voies et se donner les moyens de ne pas être dans les rangs des éternels exotiques de l’histoire, ni devenir un des pions de la violence du marché international de l'art.
    Certains domaines ont déjà amorcés cette dynamique, d’autres, tels les arts plastiques restent figés dans un académisme artisanal qui n’a rien d’original et qui n’est que la répétition de tous les courants passés de l’histoire occidentale de l’art.
    Ainsi peu d’artiste africains peuvent-ils se confronté à l’art international d’aujourd’hui sans qu’ils soient écartés vers les domaines du folklore…
    Il est donc important de sortir de cette situation de ghetto esthétique. La Biennale de Dakar qui a, certes,  été bénéfique semble aujourd’hui s’essouffler de cette situation, il n’est que de parcourir le catalogue des dernières éditions et de constater que sur le vaste territoire africain il n’y a pas d’artistes qui sonnent ce réveil tant attendu.
    Il est donc important que l’Afrique et en particulier le Burkina Faso où règne une effervescence certaine et un grand potentiel, de se doter d’artistes décidés à développer ces désirs et ces forces contenus ou mal orientés.
    Voici le résumé de mon concept « Art Accidental »

    « Ensemble des productions artistiques des pays non alignés aux diktats du marché de l’art occidental de ses notions du beau, son histoire de l’art, son mode de pensée.
    Ces nouveaux artistes accidentaux, ne cherchent, ni à s’opposer ni à compléter ce que l’occident a occulté. Ils sont avant tout eux-mêmes avec leurs cultures encore vivaces, mais ont de nouveaux rapports et des regards différents sur l’Occident.
    En 1906 les peintres cubistes découvraient l’Art Nègre comme un art à part entière qui confortait alors leurs recherches cubistes, constructives et expressionnistes, plus d’un siècle après, quelques rares artistes triturent les arcanes des ancêtres comme base de pensées nouvelles, percutant les certitudes du monde des Blancs.
    Ni artistes internationaux, comme certains ayant émigrés, ni artisans comme beaucoup le sont au pays, mais femmes et hommes engagés dans un processus du renouveau des cultures et des différences des modes de vie.
    L’Art Accidental comme nouvel espace d’expression et de liberté face au terrible pouvoir de l’argent et aux politiques sauvages prédatrices ».

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    1. Merci pour cette contribution. Le débat ou la réflexion pourrait être poursuivi plus tard si vous le souhaiter! Merci

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