L’appel à la
paix de Kossi Afanou
Peintre
togolais présent à Ouagadougou dans le cadre du Carrefour des Arts plastiques
qui se tient du 19 octobre au 11 novembre 2012, Kossi Afanou expose à l’espace
de la Fondation Bras 0uverts. L’œuvre qu’il présente au grand public est assez
emblématique par son contenu que par l’explication qu’il en donne. Porté à
notre regard, cette peinture suscite de la critique.
A travers son
œuvre « Où va le monde ? » Kossi Afanou décrit la place de la
religion dans la récurrente problématique de la paix. Jeune peintre
autodidacte, Kossi est né en 1986 au Togo, où il a fait ses premiers pas en
arts plastiques dans la ville de Lomé. Après quelques expositions dans ladite
ville avec notamment l’Association Jav et la structure « Do it », le
jeune Afanou est à son premier voyage à l’international avec ses productions.
Dans toutes ses créations, Kossi travail essentiellement avec des matériaux
comme la toile, la peinture à huile industrielle, l’acrylique et des colorants
naturels. S’inscrivant dans le style semi-abstrait, dans ses productions il
n’aborde que des thèmes de société, a-t-il fait savoir. Dans l’œuvre qu’il
expose, également intitulée « La paix », il nous parle de la place de
la religion dans le monde actuel et son rôle dans la sérénité dont a tant
besoin l’humanité. Cette œuvre de Kossi Afanou aussi remarquable soit-elle et
bien que fournie en symbolisme se trouve être une production surchargée,
peut-on noter. Sur cette fresque où nous pouvons apercevoir plusieurs symboles
religieux, des traces de mains ensanglantées, une empreinte de pied, le tout
exposé sur un fond en assortiment de couleurs rouge, sombre, tantôt claire par
endroit, l’artiste, à travers le vocabulaire de plusieurs éléments, essai de
caricaturer une société mal-en-point où la religion occupe une place
importante. Les divers symboles religieux clairsemés sur la toile montrent la
dispersion et la présence des religions dans les différentes sphères de la
société. C’est à cet effet donc que le peintre les tient pour responsables des
divers troubles qui secouent la terre. Le symbole de la lune et de l’étoile à
cinq (05) branches, représentant ici l’islam, est le mieux visible sur le
tableau, et celui pour le christianisme représenté par un poisson est à peine
remarquable ; ce qui suscite une interrogation en ce qui concerne la place
qu’occupe, aujourd’hui, ces deux (02) religions aux yeux du monde. Cependant, le
chandelier à sept (07) branches symbolisant le judaïsme et les autres symboles
religieux quant à eux, ont de relatives présentations assez discernables. Les
traces de mains ensanglantées sont, pour l’auteur, celles des jeunes du monde qui
aujourd’hui se trouvent au milieu d’une situation de crise généralisée dont ils
ne sont pas responsables, mais devraient braver l’adversité pour ramener
l’équilibre. L’empreinte de pied quant à elle, symbolise l’humain, et sa
position relativement centrale sur la toile montre que l’Homme est au centre de
toutes les préoccupations, mais également que celui-ci est l’auteur de tous ces
tourments. Elle symbolise également un pas vers plus ou moins le renouveau. Pour
la combinaison des couleurs sombre et rouge sang, en fond, elle dépeint la
situation chaotique dans laquelle baigne toute l’humanité. Mais qu’à cela ne
tienne, l’espoir est permis avec les couleurs jaune claire et blanche
représentant la lumière qui se laisse percevoir par endroit. Dans son ensemble,
on est tenté de dire que cette œuvre est teintée d’ironie, car autant qu’elle
fasse appel à la paix, son ambiance générale est une représentation du chaos.
Bélélé
Jérôme William Bationo
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