9 janv. 2014

Journées de promotion des industries culturelles et créatives



Médias et acteurs culturelles s’accordent…

Deux jours de colloque pour discuter de l’apport des médias dans la promotion de la culture burkinabè. Les 26 et 27 décembre 2013 ont en effet été consacrés aux journées de promotion des industries culturelles et créatives (JP-ICC) initiées, pour la première fois, par le ministère de la Culture et du Tourisme (MCT) à travers la Direction de la promotion des industries culturelles et créatives (DPICC). Echanges directs entre différents acteurs devaient en effet accoucher de pistes de solutions pour une meilleure promotion des industries culturelles.

 

La culture, secteur prioritaire au Burkina Faso ? Et pourtant le ministère en charge de la Culture est vraisemblablement le moins loti dans le budget de l’Etat. Des récriminations du genre «notre ministère est pauvre» sont tout le temps débitées et par le personnel dudit département et par les autres acteurs du secteur. Mais qui a dit que la culture ne fait pas rentrer des devises ? Dans un article paru dans La Tribune, un site d’information français, il est écrit : «La culture contribue 7 fois plus au PIB français que l’industrie automobile avec 57, 8 milliards d’euros de valeur ajoutée par an. Son coût total pour la collectivité approche 21,5 milliards d’euros». Qu’en est-il du Burkina Faso ? Selon le résumé de la Stratégie nationale de développement des industries culturelles et créatives (SND-ICC), du fait de son caractère transversal dans les secteurs de l’économie, la culture est un important facteur de dynamisation de l’économie nationale à travers sa participation à la création de revenus et d’emplois, ainsi qu’à l’entrée de devises.

La culture fait de nouveaux riches au Burkina Faso

«La contribution du secteur de la culture à la formation du revenu national est réelle. En 2009, la valeur ajoutée dégagée par les filières culturelles est estimée à 79,667 milliards de FCFA, soit 2,02% du PIB, réalisée au cours de ladite période», indique la SND-ICC. Les choses sont dites : la culture rapporte au pays, pas seulement de l’argent, mais aussi de l’emploi. Les entreprises culturelles emploient un nombre relativement important de personnes. 164 592 personnes, représentant 1,78% des actifs occupés en 2009 ont un emploi dans le domaine de la culture. En 2011, les importations de produits culturels atteignent 143 milliards de FCFA, en croissance de 6,4% par rapport à 2010. Cette valeur représente 8,2% de la valeur totale des importations officielles de biens au Burkina Faso la même année. En plus des enjeux économiques, le secteur comporte des aspects sociaux non négligeables, notamment la cohésion sociale et la paix, l’éducation à la citoyenneté et la régulation sociale.  C’est à ce titre que le Burkina Faso s’est doté de la Politique nationale de la culture (PNC) dont l’objectif vise à fonder l’avenir de la nation sur les valeurs et les réalités endogènes. «Elle propose de promouvoir le patrimoine culturel et la créativité artistique afin d’accroître la richesse nationale et de contribuer au rayonnement du Burkina Faso».

Les JP-ICC n’accoucheront-elles pas d’une souris ?

Boukary Ouédraogo, DPICC
Nombreux sont les défis qui minent le milieu. Au cours des JP-ICC, des stratégies ont été identifiées pour relever le défi de la structuration et du développement de l’économie de la culture. Il s’agit de la consolidation de la gouvernance et du climat des affaires culturelles, du renforcement des capacités productives des entreprises culturelles, de la dynamisation des outils de mise en marché et de l’amélioration de l’accès au financement. Le gros lot des propositions entrant dans le cadre de la promotion par les médias reviendra aux organes publics. Cependant, même si le ministre Baba Hama a promis de faire le point au gouvernement, il faut regretter l’absence des premiers responsables du ministère de la Communication à ces journées. Pour ce qui concerne le renforcement des capacités au sein de la presse de façon générale, au sortir de ces journées, les communicateurs et journalistes culturels pourraient se voir inviter à des formations sur des modules tels que la connaissance de la culture burkinabè ; les clés de lecture artistique et culturelle ; la familiarisation avec les outils et la chaîne de production culturelle  et sur des rappels quant à la déontologie mais aussi sur le traitement de l’information culturelle. Boukary Ouédraogo, directeur de la promotion des industries culturelles, et son équipe auront eu le mérite d’organiser un tel cadre d’échanges entre les acteurs, mais il faut pousser encore plus loin les initiatives et la réflexion afin d’insuffler réellement un vent nouveau au secteur de la culture. Nous y gagnerons tous.

Jérôme William Bationo

Lassané Ouédraogo

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