Une œuvre de
«caractère»
Situé à une
trentaine de kilomètres au nord-est de la ville de Ouagadougou, le Village
Opéra de Laongo ne cesse de se transformer en un cadre de rêves pour plus d’un.
Certainement, comme l’avait voulu son géniteur, Christophe Schligensief. Devant
abriter à terme une école, un centre sanitaire et une salle de théâtre, c’est
une œuvre de cœur mais aussi de «caractère» que l’initiateur du projet a voulu
laisser à la postérité.
Le palais des festivals est un projet qui
tenait fortement à cœur à Christoph Schlingensief, artiste et célèbre metteur
en scène allemand. Ayant vu la pose de sa première pierre à Tambi-Yargo,
bourgade située dans la localité de Laongo, à quelques kilomètres de
Ouagadougou, le Village Opéra est enfin une réalité. Les infrastructures pour
ce projet, principalement une école, un centre sanitaire et une salle de
théâtre, en quatre années, malgré le décès de leur initiateur, ont poussé comme
des champignons. La nouvelle école attire non seulement
les villageois et leurs enfants, mais aussi des touristes étrangers. Le centre
sanitaire est en achèvement ainsi que d’autres ouvrages. C’est ainsi que
Christophe Schlingensief concevait les choses, peut-on dire. En effet, le
défunt metteur en scène souhaitait encourager les échanges culturels entre
l’Afrique et l’Europe. Ainsi devront naître dans le village de Laongo une
école, des infrastructures dévolues à l’art et à la musique, notamment des
studios d’enregistrement, un restaurant, un hôpital et un théâtre pouvant
accueillir 600 personnes. Le site, inauguré en février 2010, avait vu le
début des travaux juste quelques temps après, grâce à des subventions publiques
et privées, auxquelles ont contribué le Goethe-Institut et le ministère fédéral
des Affaires étrangères.
Un site qui résiste malgré la disparition de son géniteur
À la mort de Christoph Schlingensief le 21 août 2010, quelques mois
après le lancement des travaux,
sa veuve, Aino Laberenz, a poursuivi le projet
avec son équipe et continue à superviser la construction du Village Opéra. Conçu
par Francis Kéré, architecte burkinabè résidant en Allemagne, il est d’un coût estimé
à plus de 1,5 milliard de francs CFA, soit environ 2,4 millions d’euros. Le
site est implanté sur un terrain d’une superficie de cinq hectares et, malgré
les difficultés qui pouvaient naître pour son exécution suite à la mort de Christoph,
il a commencé à abriter une école pour 150 enfants et jeunes, des puits et des
plaques solaires, un dispensaire, et bientôt le grand théâtre avec des salles
de répétitions, une maison pour les hôtes, des ateliers pour des cours de
musique et de réalisation de films, etc. Les travaux continuent grâce à
l’abnégation de la veuve de Schlingensief,
au soutien de bonnes volontés et celui des autorités allemandes. Outre
la main d’œuvre qu’occasionnent les travaux, on peut dire que le Village Opéra,
en survivant à la disparition de son géniteur, est en train de devenir une
référence sous-régionale et une grande fierté pour le Burkina.
Jérôme
William Bationo
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