29 mai 2014

«Plu-Oui-De-Mo»: Il pleut sur Ouaga !



Il pleut sur Ouaga ! 
 
Eh oui ! Une pluie de mots s’abat depuis quelques jours sur la ville de Ouagadougou. De l’œuvre de la Ligue de slam africain (LISAF), la première édition du festival «Plu-Oui-De-Mo» se tient depuis le mardi 27 mai 2014 au Goethe Institut.

Venus du Bénin, du Gabon, du Mali, du Niger, du Sénégal, du Togo, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, autant de slameurs qu’autant de mots, de rimes et de rythmes s’abattent depuis quelques jours sur Ouagadougou. En effet, sous la présence effective de la ministre des Droits humains et de la promotion civique et pleins d'autres invités de marques, notamment maître Frédéric Titenga Pacéré, la première édition du festival de slam, «Plu-Oui-De-Mo», organisée par la Ligue de slam africain (LISAF) en coopération avec Ombr Blanch Label a ouvert ses portes dans la capitale burkinabè.  Au programme, un atelier de formation, des concours, des conférences-débats, un village du festival qui abritera des soirées de slam avec les artistes Kmal, Harmonie et Enfant Noir du Bénin, Boya de la Côte d'Ivoire, Ebène et Sir Okoss du Gabon, Aziz Siten'K du Mali, Johnel du Niger, Matador et Kmit du Sénégal, Efy et RAS du Togo et une armada de slameurs du Faso.
Les officiels à la cérémonie d'ouverture
Cette manifestation a pour but de «promouvoir et de renforcer le slam africain et d'éveiller l'intérêt de la population sur cet art en pleine croissance qui est en train de s'établir de plusieurs façons» ont fait savoir les organisateurs. Poétique d’abord, le slam peut aussi être politique, critique sur la société ou simplement distractif.  C’est ainsi que la cours du Goethe Institut, qui soutient l’initiative, ne désemplit plus chaque soir pour une pluie de verve et de verbe de cet art de la scène d’un nouveau genre, que dis-je, d’un genre aussi vieux que l’Afrique, comme l’a dit maître Pacéré, mais revisité par cette jeune génération. Pour sa première édition le festival «Plu-oui-de-mo» est placé sous la présidence de l’architecte burkinabè résidant à Marseille, Carime Igo et
se déroulera jusqu'au 31 mai à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso.

Jérôme William Bationo

28 mai 2014

Ciné droit libre: Le rêve de la 10e édition!




Le rêve de la 10e édition

La 10e édition du festival Ciné droit libre se tiendra du 1er au 7 juin 2014. Cette année, l'évènement est placé sous le thème «I have a dream» et connaîtra la présence effective de l’ancien président ghanéen, Jerry John Rawlings. 


Abdoulaye Menez Diallo, coordinateur de Ciné droit libre
Après 10 années d’existence, il s'agit de rappeler le chemin parcouru par ce festival consacré aux films engagés. «I have a dream» comme thème cette année en référence à Martin Luther King 50 ans après son rêve, 20 ans après l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela. «C'est un thème qui s'applique à notre cas, car ce fut pour nous également un rêve de faire grandir ce festival», explique son coordonnateur, Abdoulaye Diallo. En effet, tout est parti d'une production, née à la suite de l'assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo, très critique alors envers les autorités burkinabè. Elle a connu de nombreuses difficultés de diffusion. «Nous avons fait le rêve qu'à partir de ce film-là nous pouvions changer les choses. C'est ainsi que nous avons développé toutes sortes d'initiatives pour que le film soit vu par le maximum de personnes», conduisant du coup à la naissance de Ciné droit libre, se souvient-il. Le 10e anniversaire de l'évènement est marqué par le parrainage de l'ex-président ghanéen, Jerry Rawlings, «un homme qui était au pouvoir et qui l'a quitté librement en demandant pardon aux Ghanéens pour toutes les erreurs qu'il a commises». Une opportunité de se nourrir de l’expérience de ce dernier qui s’offre à notre pays au vu du contexte sociopolitique dans lequel il se trouve. Aussi, une bonne occasion pour la jeunesse et pour tout le monde de prendre ses conseils pour aider à la construction du Burkina Faso, de notre démocratie et de l'Afrique tout entière, explique Abdoulaye Diallo.
Au fil des ans, l’évènement est sorti des salles  pour s'étendre à d'autres espaces et localités, notamment le village du festival depuis 2 ans qui va grandissant. Puis, il s'est exporté en Côte d'Ivoire et au Sénégal. En 10 ans, Ciné droit libre a même rejoint le réseau mondial de films sur les droits humains et fait partie d’un des plus grands en Afrique. Sans discontinuer, le programme de cette année est d’autant plus alléchant avec des conférences-débats et sera marqué, outre la présence de l’ancien président ghanéen, par la projection de films très poignants. Une soirée de récompenses est également prévue pour les différentes productions et pour la compétition «Dix minutes pour convaincre» consacrée aux étudiants.

Jérôme William Bationo

23 mai 2014

«Tari n’dari»: Entre le profane et le sacré!



«Tari n’dari»
Le paysage musical burkinabè s’est enrichi d’une nouvelle œuvre discographique. Du géniteur Tim Winsey  «Tari n’dari» le nouveau né, qui signifie « le temps tourne », a été baptisé le 20 mai 2014 devant la presse et de nombreux professionnels du show-biz.

Face à un parterre d’invités, Etienne Minoungou, directeur des Récréâtrales et membre de la Compagnie Falinga, maison de production et d’édition de l’album, avec à ses côtés Seydou Richard Traoré, PDG de Seydoni Productions ont présenté «Tari N’dari» cette nouvelle découverte. Entièrement enregistré en live en mai 2013 dans les studios de Seydoni Productions à la suite de 2 mois de résidence de création, le nouvel opus de Tim Winsey voit le jour près d’une décennie après la sortie de « Zèssa », son premier album. Très apprécié pour son maniement de la Kora et surtout de l’arc-à-bouche, son instrument de prédilection qu’il maitrise parfaitement, l’artiste, avec dextérité, se particularise par son style musical, le Wassamana groove. Chanté en langue San, en dioula, en français et en anglais, Tari n’dari est un savant mélange de sonorités africaines, de blues et de jazz à la sauce San, région dont est originaire le musicien. Chargé de rythme et d’intensité, l’album dégage de l’énergie, peut-on ainsi dire. Le Wassamana, qui veut dire «lève les pieds au rythme du tam-tam» en San, est pour cela le concept que l’artiste ambitionne valoriser. Avec «Amour d’un soir», «Dama Sanma», «Dougou Ba», «New world» et bien d’autres, Tari n’dari se présente comme une œuvre pluridimensionnelle et peut d’ores et déjà positionner le natif du pays Samo comme un artiste universelle. C’est d’ailleurs cette pluralité de Tim qui lui vaut cette confiance d’Etienne Minoungou, qui signe ainsi son baptême de feu dans la production musicale.
Pour le responsable de la Compagnie Falinga, Tim Winsey est un artiste plein de ressources qu’il se refuse d’ailleurs de «formater». «Nous avons voulu laisser libre cours à son inspiration afin qu’il explore toutes ses capacités pour sa création», a-t-il fait savoir. Disponible dans les bacs pour la somme de 3000 francs CFA, une invite est faite pour s’approprier l’opus de 13 titres. Notons que pour l’occasion Tim Winsey et ses instrumentistes ont livré en live un avant-goût du contenu de Tari n’dari qui se laisse délecter aisément ! Un vrai chef-d’œuvre à consommer sans modération.


 Jérôme William Bationo

14 mai 2014

Tekré : Le message est claire, le changement ou rien !


Tekré

Le message est clair, le changement ou rien !


Ne voulant pas rester en marge de l'actualité sociopolitique dans leur pays, de jeunes Burkinabè résidant à l'étranger sonnent le glas. À travers un collectif appelé Tékré, qui signifie changement, ils interpellent l'ensemble de la classe politique et le peuple de leur chère patrie le Burkina Faso. Le titre Tekré du même nom que le groupe qui l'a produit a été présenté le jeudi 15 mai 2014. Une vraie bombe !


« Il est temps de partir, il est temps de montrer la vraie démocratie, il est temps je t'en prie...». D'entrée, le refrain annonce les couleurs. Genre musical Rap, chanté en mooré, gulmancema, français, anglais et dioula, sur un beat soft mais bien enlevé, Tekré du même nom que le groupe qui en est le géniteur, ne fait pas dans la demie mesure. Pas besoin de loupe pour s'en convaincre car le message est d'autant très limpide. Le changement ou rien. Regroupement de jeunes Burkinabè résidant aux Etats-Unis, le collectif Tékré vient en réponse à la situation nationale «pour la préservation des libertés et des droits politiques, le respect de la Constitution et surtout pour une alternance en 2015». Avec ce single poignant, le groupe tient à «apporter un soutien moral et psychologique à tous ceux et toutes celles qui luttent au pays pour que la transition politique en 2015 puisse se dérouler dans le calme, la sérénité et la paix». Produit sur fonds propres l'enregistrement de Tékré s'est fait à Manhattan dans le studio A de Jambox Entertainment. Les membres du collectif résident dans différentes villes du pays de l'oncle Sam, mais ont trouvés l'occasion pour se retrouver à New York du 11 au 13 avril dernier pour la production de cette œuvre, suivi du tournage de la vidéo. Un clip officiel qui verra d'ailleurs le jour très prochainement, a-t-on appris de sources concordantes. Il faut préciser que les membres fondateurs du collectif sont des promoteurs culturels qui, la plupart, ont fait leurs premières armes au Burkina Faso avant de se retrouver au USA. On retrouve entre autre, Mathurin Soubeiga, ex coordinateur de waga hip hop et administrateur du blog Burkina Rap, Baba, transfuge du groupe Black Marabout, Baf Diguess, Mano de 2Kas, Manfred de la chaine Youtube Tackborsetv, Marcel Ouédraogo dit Ken Le Yankee, spécialiste en communication culturelle, des vidéastes, des étudiants, etc. A retenir, le single est mis gratuitement à la disposition des mélomanes!

Jérôme William Bationo

12 mai 2014

Les Burkinabè et le Dak’art !



Les Burkinabè et le Dak’art !

Malgré le fait qu’ils ne soient pas retenus pour les expositions In, Siriki Ky et un bataillon d’autres artistes sont au pays de la Teranga dans les expositions Off de la 11e édition du Dak’art. En plus de quelques professionnels d’autres domaines, les artistes burkinabè ont tenu à faire découvrir leurs œuvres. À travers leur vernissage, le 11 mai 2014, il était surtout questions pour ces artistes de relever un défi : celui du militantisme culturel.


Ambiance détendue entre compatriotes
Véritable pays de culture, plus une activité d’envergure ne se tient sur le continent africain sans que le Burkina Faso ne se pointe le nez. Après le Marché des arts du spectacle africain (Masa) où il était valablement représenté, pour la 11e édition du plus grand rendez-vous des arts visuels en Afrique, le Dak’art qui se tient du 9 mai au 8 juin 2014, le Burkina Faso est encore présent. Des artistes et autres acteurs culturels ont fait le déplacement du pays de Léopold Sédar Senghor. En effet, Siriki Ky, Sambo Boly, Christophe Sawadogo «malgré quelques difficultés», disent-ils, n’ont pas voulu se faire conter l’édition 2014 de la Biennale de l’art contemporain. Dans une nouvelle galerie dakaroise appelée GEPAPS, les plasticiens exposent leurs œuvres que différents professionnels présents à Dakar n’ont pas manqué de faire le déplacement pour le vernissage. «Nous sommes contents de cette exposition car ce n’était pas évident au début, malgré nos multiples sollicitations à l’endroit de notre ministère de tutelle ; mais grâce à la bonne volonté de certains acteurs, notamment Wallonie Bruxelles, le Goethe Institut, Joachim Baky et notre ambassade ici au Sénégal on y est arrivé», s’est réjoui Siriki Ky avant de s’interroger «s’il y a deux poids pour deux mesure quand il s’agit de soutenir pour la promotion culturelle au Burkina Faso.» Cependant, certains compatriotes au Sénégal ne se sont pas fait prier pour venir encourager leurs frères. On peut aussi remarquer la présence  à Dakar, d’Anselme Sawadogo de Jazz  à Ouaga et de deux journalistes conviés dans l’équipe de rédaction du «Dak’art actus», la revue de la Biennale, notamment Alceny Barry, également dans l’équipe du «Bois sacré». Comme quoi impossible n’est pas Burkinabè !
Jérôme William Bationo