Présumé «trafic d’œuvres d’art»: Dodo Koné interpellé à Ouagadougou
Des artistes burkinabè, en l’occurrence
Dick Marcus et le groupe Kalyanga, ont saisi le Bureau burkinabè des droits
d’auteurs (BBDA) pour une plainte contre la personne de Dodo Koné. Dans une
affaire qui date de mars 2013, les musiciens affirment que
leurs œuvres ont été mis en ligne illégalement sur la plate-forme Afrikyshow.com que dirige le célèbre
producteur ivoirien, par ailleurs Directeur du palais de la Culture d’Abidjan. Présent
à Ouagadougou dans le cadre des Kundé et du festival Jazz à Ouaga, il a été
interpellé le mercredi 30 avril 2014, pour le temps d’une audition devant un
juge, au moment même où il s’apprêtait à reprendre son vol pour la Côte
d’Ivoire.
Les faits remontent à février 2012. De passage au
Burkina Faso comme il le fait très souvent ces derniers temps, dit-il, Dodo
Koné avait reçu plusieurs œuvres musicales notamment celles des artistes Dick
Marcus et, pas ou peu probablement, du groupe Kalyanga. «Comme je le fais pour plusieurs artistes, c’était dans l’optique de
les accompagner pour la promotion», a-t-il expliqué; accompagnement dans un
cadre pas forcément formelle, au vu du peu de temps dont il dispose, a ainsi
fait comprendre le producteur ivoirien. Sans aucune convention ni de signature
de contrat, les œuvres de ces musiciens se sont retrouvées sur internet via Afrikyshow.com dont le premier
responsable n’est autre que monsieur Koné. Pour information, Afrikyshow.com est une plateforme en
ligne qui travaille avec d’autres sites
de téléchargement légal dont believedigital.com.
Informés de la présence de leurs œuvres sur la toile, les artistes cités plus
haut ont saisi le Bureau burkinabè des droits d’auteurs (BBDA) pour une plainte
contre monsieur Koné pour «trafic d’œuvres d’art». Toute chose que le Directeur
du palais de la Culture d’Abidjan a réfutée. A la question donc de savoir
comment ces œuvres se sont retrouvées en ligne «sans le consentement» des
auteurs, il répond sans ambages que «je
reçois à chaque passage plusieurs artistes qui sollicitent un accompagnement, ce qui était le
cas avec Dick Marcus avec lequel j’ai échangé dans ce sens. N’ayant pas
toujours le temps, Afrikyshow.com est géré par des jeunes qui ont jugé donc
nécessaire de mettre son œuvre sur la plateforme dans l’attente de formaliser
les choses avec lui». Quand à Dick Marcus, il nie avoir donné aucun accord
verbal ni même demandé un service à l’ex-manager d’Alpha Blondy. Et pour ce qui
concerne Kalyanga, dont nous avons contacté un des membres, Samuel
Zabsonré, qui a refusé tout commentaire, Dodo Koné affirme ne même pas connaître ce groupe au préalable.
Au début de cette affaire en mars 2013, Dick Marcus avait contacté Afrikyshow.com pour désapprouver la
méthode. Il est même allé à réclamer qu’on lui verse ces royalties. 0,66 euros
sur la période de mars 2012 à février 2013, l’équivalent de deux téléchargements
qui, selon certaines indiscrétions, auraient été fait par un de ses cousins en
Europe. Il avait dès lors demandé le retrait de son œuvre de la plateforme, ce
qui a été fait le 29 avril 2013, au vu des différents documents qui nous ont
été présentés. C’est ainsi à la suite de cela que Dick Marcus a formulé sa
plainte au niveau du BBDA. L’affaire qui suit son cours n’a pas manqué de faire
couler beaucoup d’encre et de salive du côté de Ouagadougou. Certains acteurs
du showbiz burkinabè étaient remontés par cette histoire qui «n’a ni bonne tête ni queue», comme le
disait d’ailleurs l’un d’entre eux. Abdoulaye Diallo, président de Jazz à Ouaga
a même déploré la façon avec laquelle leur hôte a été interpellé. Pour une
plainte qui date de plusieurs mois, étant donné que le concerné était dans la
capitale burkinabè depuis plusieurs jours, il aurait pu être appréhendé bien
avant. Cette manière ressemble beaucoup plus à une intention de ternir l’image
du sieur Koné, ont-ils fait savoir. Au moment où nous vous tracions ces lignes,
Dodo Koné était libre de tout mouvement, si d’ailleurs il n’est pas déjà de
retour chez lui au bercail.
Jérôme William Bationo
C'est par des faits pareils que l'on réduit (à néant) les chances des autres pour la promotion de leur futurs albums. En tout cas prière pour que la sagesse de Dodo KONE prévale sur toutes autres considérations pour que les artistes puissent toujours bénéficier de son soutien
RépondreSupprimerLes réalités du show-buzness
Supprimer