11e édition de la biennale de Dakar
Le
Dak’art pour sa 11e édition a ouvert ses portes le vendredi 9 mai 2014.
Encore pour cette année, la biennale de l’art contemporain offre un
mois d’expositions et de rencontres artistiques. Devenue un rendez-vous
incontournable, la Biennale est l’occasion de mettre en avant l’art
contemporain africain.
Le Dak'Art 2014 présente de nombreuses activités notamment l’Exposition internationale d’artistes africains et de la diaspora, les expositions hommages à Mamadou Diakhaté, à Moustapha Dimé et à Mbaye Diop, les rencontres professionnelles, la remise de prix, le Salon de la sculpture africaine faisant suite au symposium ayant eu lieu en octobre 2013, les expositions Off, etc. Dak’Art au campus quant à lui alliera l’art et l’environnement dans le cadre d’une collaboration entre artistes et étudiants. Les rencontres et échanges se pencheront sur le thème « Les métiers de l’art » et convieront artistes, chercheurs, critiques, historiens et universitaires. La particularité de la présente édition est la présence à Dakar des sommités internationales du domaine des arts visuels. Sous le thème «Produire le commun», la 11e édition du Dak’art est une forêt de baobab peut-on ainsi dire. Les œuvres sont à découvrir dans le cadre de la principale exposition du In, au Village de la Biennale. Elle s’est ouverte le samedi 10 mai et présente au total 62 artistes d’Afrique et de la diaspora. Des créateurs qui ont pour point commun de ne jamais avoir participé aux précédentes éditions, dans un souci de renouveau. Certains sont toutefois déjà très connus, comme le Franco-Algérien Kader Attia, qui participait il y a deux ans à la Documenta de Kassel, un rendez-vous majeur de l’art contemporain qui se tient tous les cinq ans en Allemagne. Pour Dak’Art, il a constitué une œuvre de près de trois mètres de haut qui reproduit avec des casiers métalliques l’Hôtel de l’Indépendance du cœur de Dakar laissé à l’abandon depuis quelques années.
Les grandes articulations de la présente édition
Prévue dans le In de cette édition 2014, une exposition ouverte pour la première fois à des artistes qui ne sont pas originaires du continent africain. Une trentaine de plasticiens européens, mais aussi chinois ou syriens, exposent ainsi au Musée Théodore Monod. « Voilà plus de 20 ans que la Biennale existe et je me suis dit qu’il fallait l’ouvrir à des artistes du monde entier » a justifié Babacar Mbaye Diop, son secrétaire général. A cela il faut ajouter une exposition consacrée à la sculpture africaine, ou encore des rencontres entre professionnels sur les métiers des arts visuels. Et puis c’est parti aussi pour le Off de la Biennale, qui, depuis 1998, prend chaque année de plus en plus d’ampleur. D’une vingtaine d’expositions à l’époque, il est passé à 270 cette année ! Un programme détaillé des lieux d’exposition à Dakar, mais aussi notamment à Saint Louis, permet de s’y retrouver, carte à l’appui. Cela va de la petite boutique, du petit restaurant, à la grande entreprise. De grandes sociétés comme Eiffage, des Fondations comme Benetton, participent elles-mêmes désormais à l’organisation d’expositions, qui deviennent de plus en plus professionnelles. Les Etats du Maroc et d’Algérie ont cette fois monté des pavillons pour leurs artistes. Quant à la coopération belge, elle s’est chargée de faire venir une trentaine de plasticiens du Bénin aux «Bois sacrés». Au total, des artistes d’une dizaine de pays africain seront exposés dans le Off. Quelques artistes burkinabè notamment Siriki Ky, Christophe Sawadogo et Sambo Boly quant à eux ont procédé à leur vernissage le dimanche 11 mai à la GEPAPS.
Des prix aux participants
Le Dak’art c’est aussi les récompenses. À cet effet, plusieurs prix ont été attribués, notamment celui du centre Soleil d’Afrique qui encourage la création féminine qui est revenu à Houda Ghorbel de la Tunisie et le Grand prix Léopold Sédar Senghor. « L’art contemporain s’est développé ces dernières années sur le conceptuel, le post conceptuel, avec les nouvelles technologies entre autres, et tout cela est très bien, mais nous disons qu’il faut être courageux pour affronter la peinture aujourd’hui avec toute son histoire, et quand c’est bien fait, cela mérite une récompense », explique Abdelkader Damani, un des commissaires de la biennale, d’où le grand prix au ex aequo Driss Ouadhahi et Olu Amoda respectivement de l’Algérie et du Nigeria. « Avec eux, nous avons voulu récompenser des artistes travaillant sur des formes d’expression dites « anciennes », la peinture, le relief, l’objet », explique-t-il. Les deux vainqueurs n’ont d’ailleurs pas manqué de manifester leur satisfaction. Les festivités de Dak'Art 2014 s'étalent jusqu'au 9 juin prochain avec une assez riche diversité artistique et un riche programme.
Jérôme William Bationo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire