Joey, le «soldat» du rap burkinabè
Avec son nouvel album baptisé Burkin Bâ, sorti en février de cette année, l’artiste
fait le buzz aussi bien sur les réseaux sociaux que sur les chaînes
internationales. Nominé aux Kundé 2014 dans la catégorie meilleur artiste de la
diaspora, Joey le Soldat est la nouvelle coqueluche du rap burkinabè. Ne
comptant plus les belles impressions et les éloges, avec cette œuvre, il signe
ainsi le renouveau du hip hop au Faso.
« Je suis venu vous livrer du
hip hop intègre, le hip hop des enfants de la princesse Yennenga. Je suis venu vous parler
au nom des enfants qui naîtront demain, pour qu’ils puissent vivre dignement et
manger à leur faim » : ces
mots sont de Joey le Soldat,
auteur de la toute dernière trouvaille du rap burkinabè, Burkin Bâ. A la suite de La parole est mon arme, sa première production, son 2e
album, sorti le 11 février 2014, est un mélange de sonorités hip hop, électro
ou ragga sur lesquelles se posent aisément des expressions en français et
surtout en langues locales burkinabè, notamment le mooré. Au programme, des
rimes percutantes, une verve
indéniable et des beats martiaux. Refusant le châssis d’un cliché occidental,
comme il le dit, Joey le Soldat
propose un autre visage au rap burkinabè. «Un jour on m’a dit, Soldat, tu veux devenir une star ? Il faut que tu
rappes en français ou en anglais», mais rien n’y fit. Sous la houlette d’Akwaaba Music et de Tentacule Records, avec des beatmakers français, le rappeur, après avoir
passé plus de dix ans dans «l’underground» du rap au Burkina, monte désormais à
la lumière. Vainqueur du concours de clash au festival Ouaga Hip Hop en 2009, cet artiste a des choses à dire et il y met les formes.
Dans cette œuvre mastérisée à Los Angeles par Dave Cooley, à qui
l’on doit le son du célèbre label Stones
Throw, outre avec son compère de tous les temps Art Melody du Burkina,
l’artiste a eu l’occasion de collaborer avec des musiciens de divers horizons
tels que la volcanique
Guinéenne Anny Kassy dans le titre «Tempoco» ou le Togolais Elom 20ce, en mode
ragga jamaïcain dans «Revolution» et répond à «Question d’honneur» avec Fils du
béton de la France. Diplômé en lettres modernes, à 28 ans, le rappeur vit
toujours chez ses parents et alternait des petits boulots (jardinier ou
cafetier) avant l’entame de cette belle aventure qui s’annonce pour lui. Car,
il faut le noter, Joey le Soldat est programmé ce printemps pour plusieurs
grandes dates au cours d’une tournée européenne.
Jérôme William Bationo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire