La cité des Ifoghas
Le nom Kidal de nos jours s’apparente beaucoup plus à la crise qui
secoue le Mali depuis mars 2013. Véritable destination touristique, cette
localité également appelée la cité des Ifoghas n’est plus que l’ombre
d’elle-même depuis cette dramatique situation. Avec nos amis de l’Office malien
du tourisme et de l’hôtellerie (OMATHO) nous avons pu bénéficier d’une brève
présentation de cette région du Mali.
La région de Kidal est la
huitième selon le découpage administratif du Mali. Située à la lisière du
désert saharien, elle s’étend sur 260 000 km2 et recouvre
principalement le massif de l’Adrar des Ifoghas, d’où son nom de cité des Ifoghas ;
sa capitale est la ville de Kidal. A la quête de l’ombre des palmeraies, les
tribus touarègues Kel Adagh qui la composent essentiellement, vivent en nomades
entre les oasis et les oueds. D’une population estimée à 42 386 habitants en
2012, on y trouve en majorité les Kel Tamacheq, ethnie nomade d’origine
berbère, les Bella, les Songhay et quelques Arabes. C’est le principal centre
du Tifinagh, une des plus anciennes écritures en Afrique subsaharienne dont on
trouve des variantes dans tout le Sahara. Les Touaregs, appelés hommes bleus,
sont les maîtres dans ce désert au nord du Mali. Avec une richesse
archéologique, lithique et minéralogique, Kidal, à travers quelques sites
touristiques et son artisanat, donne à voir les gravures rupestres de l’Adrar
datant du Moyen-Age, le site d’Asselar (lieu où fut découvert l’un des ancêtres
de l’humanité), etc. L’artisanat, riche et varié, se caractérise par les bijoux
d’argent, les sacs en cuir et en laine et le légendaire sabre arabe ; on y
découvre également la tente touareg qui fait la fierté des populations de cette
partie du Mali. Sur le plan des arts, cette région du nord-Mali est le berceau
d’un groupe musical de renommée internationale appelé les Tinariwen. Comme
manifestation culturelle on y retrouvait, avant la fâcheuse circonstance,
chaque année, à Essouk, le réputé festival du désert. Promptement donc que les
différents protagonistes de cette malheureuse situation trouvent une solution
pacifique pour permettre aux nombreux amoureux des arts et de la culture à
travers le monde de fouler à nouveau cette localité.
Jérôme William Bationo
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