5 oct. 2014

«Les quatre saisons d’une femme» : Les caprices d’Yveline Tropéa

«Les quatre saisons d’une femme»

 Les caprices d’Yveline Tropéa

Fruit d’un processus de création minutieux et original, les toiles d’Yveline Tropéa, essentiellement brodées, évoquent des planches anatomiques. A travers «Les quatre saisons d’une femme», l’artiste donne à découvrir des productions audacieuses, voire capricieuses, depuis le samedi 20 septembre 2014 sur les murs de la rotonde de l’Institut français de Ouagadougou.


Avec une série de petits mais aussi de grands formats brodés, Yveline Tropéa, artiste contemporaine française résidant au Burkina Faso, offre un espace pictural assez particulier. Principalement, dans ses tableaux, mélangeant caprices de la nature et sa propre fantaisie d'artiste, elle crée des compositions autant incohérentes qu’oniriques. Fruit d’un processus de création minutieux et original, les œuvres d’Yveline Tropéa requièrent des dessins préparatoires peints sur la toile avant d’être brodés. Véritable mosaïque de couleurs, au sein de l’exposition qu’elle propose à la rotonde de l’Institut français, se mêlent des portraits féminins, des tartes et autres formes de pâtisserie.


Avec ces tableaux, faites de broderies sur toile, l'artiste invite le visiteur à se prêter aux jeux visuels, à voyager et à décoder les éléments du «répertoire anatomique», des scènes peuplées de personnages, d'animaux, de motifs, comme autant de petits paysages, de gâteaux et de tableaux insérés dans la toile.
«Tout est parfaitement lisible ; et si le sentiment d'étrangeté voire de fascination-répulsion renvoyant à des images morbides plutôt éloignées de nos cultures occidentales peut primer, le dépaysement vient immédiatement contrebalancer l'état de découverte. Le regardeur reste fasciné par la splendeur de la palette, pantone géant, explosion de couleurs, fantaisie d'une coloriste d'exception, qui enchante autant qu'elle fascine», disait à son propos le directeur artistique de la School Gallery de Paris, Olivier Castaing.
 
Yveline Tropéa, installée au Burkina Faso, s’exécute avec un groupe de brodeuses locales qui l’accompagnent dans son travail.

ses oeuvres, "autoportraits" comme le pense Marie Deparis-Yafil, dans lesquelles elle arbore les coiffures les plus extravagantes, compositions délirantes façon Marie-Antoinette, offrent, dans la profusion rococo des motifs et des couleurs, une manifestation de la plus absolue frivolité contre la plus certaine vacuité, du jeu contre le sérieux de la vie, de la démesure contre la misère.

Planches anatomiques, têtes brodées comportant des fruits ou d’animaux, tableaux allégoriques ; s'agit-il là d'images cryptées ? Cela véhicule-t-il un sens ou relève-t-il d'une simple fantaisie ironique ?


Jérôme William Bationo

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